Dame Diplopode

J'ai rêvé sous l'orée d'informes scolopendres
Ruant leurs mille pieds le long de mes vertèbres.
Était-ce un avant-goût de ce culte funèbre,
Ce rite de vaudou juste avant de me pendre ?

Voilà que la chimère, horrible créature,
Reine des plus sévères du règne horrifique,
Me fit grâce à la fin de feu la République
Troquant l'excès malsain des fortes dictatures.

Mon fanatisme est tel que même après ma mort
On dira de mes vers que l'hérésie les brûle,
Quand bien même l'enfer courbé sous mandibules

Fera de moi l'autel où les vieux vermivores
Vilipendent leurs dieux, adulent leurs idoles
Sous des jurements creux qui sont faveur et viol.

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Bruns
Posté le 12/06/2024
Salut Adrien
effectivement, encore un très beau poème.
Moi qui écrit froidement ce que je vois et ressens, je suis impressionner par ta capacité à utiliser des images, des métaphores pour faire passer tes idées.
Bravo !
Adrien Vermeil
Posté le 22/08/2024
Encore merci pour ton commentaire enthousiaste !
Antarctique
Posté le 26/09/2023
Encore une poème splendide comme tous ceux qui le précèdent (je suis un peu moins fan du moribond d'état civil en terme mélodie, en revanche celui sur les mégabassines à Sainte Soline, fantastique : "Notre démocratie c'est surtout du carton", bijou). Je me permets juste une petite question sur le premier vers de celui-là : "sous l'orée" c'est à l'orée plutôt non ?
Adrien Vermeil
Posté le 28/09/2023
Oui, tout à fait. Normalement on devrait écrire "à l'orée", mais je tenais justement à ce que l'idée de marge qui est sous-entendue dans ce terme soit doublement située : d'abord en ce qu'elle est elle-même décentrée mais qu'en plus elle se situe à un niveau inférieur. J'ai aussi la sensation que cela renforce la bizarrerie du premier quatrain, où l'on se demande qui parle et de quoi il parle. Mais, factuellement, c'est sans doute bel et bien une faute.
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