Le plaisir d’une douche chaude.
La vapeur d’eau montait en volutes et épaississait peu à peu l’atmosphère de la pièce embuée et, dans l’étuve produite par le jet qui parcourait son dos, son esprit vagabondait. Elle glissa lentement sa main vers son entrejambe et mordilla sa lèvre en pensant à ce qu’elle s’apprêtait à faire. La torpeur induite par cet instant intimiste faisait voguer son esprit vers celui d’une autre douche, bien moins consensuelle.
Intérieur jour. Milieu d’après-midi. Carré transparent d’une cabine de deux mètres par un mètre cinquante de plastique nu. Une cascade de liquide tiède arrosait leurs corps emmêlés, contorsionnés dans un espace restreint à la seule expression de leur plaisir. Son dos, ses fesses à elle l’appelaient, tout en ondulations suaves. Les vagues de son désir à lui s’échouaient sur cette chorégraphie sensuelle qu’humidifiait la cascatelle émanant du pommeau de douche. Son sexe était voué à succomber au chant des sirènes. Elles lui murmuraient en choeur de les rejoindre dans les méandres d’une jouissance offerte en partage. Ils échangèrent plus qu’une douche charnelle ce jour-là. Deux corps accordés, avides de traverser une tempête à l’unisson.
Elle se remémorait ces sensations, ce cap qui avait définitivement fait basculer leur relation. Sous le jet d’eau toujours chaud, elle jouit seule de la vivacité de ces souvenirs.
Une fois habillée, elle sortit de la salle de bain et se dirigea vers la cuisine pour se verser une tasse d’Earl Grey. Elle s’était récemment aperçue qu’elle n’aimait pas le thé vert. Elle n’avait jamais aimé ça et, pourtant, s’était forcé à en boire. Peut-être par convention ou par facilité... désormais c’était terminé. Pas à pas, elle cheminait vers ce qui lui plaisait vraiment.
Elle regarda par la fenêtre. La pluie dégouttait depuis le toit-terrasse de l’appartement du dessus et les fines gouttes s’écrasant sur le rebord de sa fenêtre la renvoyèrent à cette fameuse douche, l’espace d’un instant. Aux gestes doux qui avaient accompagné la coalescence des corps, aux regards amoureux qu’il lui lançait alors qu’il la savonnait et à ces perles d’eau restées sur le bout de ses doigts, qu’elle n’avait pu s’empêcher de lécher. Une douche comme elle avait envie d’en vivre tant d’autres.
J'ai juste été troublée par un passage : tu parles dans le même paragraphe d'une cascade d'eau tiède et d'une pluie fine. L'eau ne tombe pas vraiment avec la même intensité dans l'un ou l'autre cas et ça m'empêche de me figurer sous quel type de jet d'eau ils se trouvent finalement.
Merci pour ton retour, c'est très gentil (et tu es la première ce qui fait que je suis désormais ton plus grand fan :)
Effectivement, c'est déroutant et je vais tâcher de corriger cela, surtout si cela nuit à la compréhension.
Merci à toi !