Mercredi 9 décembre 2020, 18h / L'élargissement des mesures de confinement me laisse moins de temps pour écrire ici. Il me faut réaliser des tâches qui ne peuvent plus attendre désormais. Mécaniquement, depuis le 28 novembre, le rythme de nos vies s'est accéléré, comme cela fut le cas après le 11 mai. Nous avons toutes et tous le sentiment qu'il faut rattraper une forme de temps perdu, récupérer des instants qui nous ont été volés... et encore, il nous est toujours interdit de voir nos proches ! En ce moment, il s'agit surtout de préparer les fêtes de fin d'année au mieux afin qu'elles ne soient pas trop différentes de celles que nous avions connues jusqu'alors. Parce que, oui, cette année civile se terminera dans vingt-et-un jours ! Incroyable tellement, elle nous a paru longue ; espérance tant nous avons hâte que tout ceci se termine. C'est assez irrationnel, mais inconsciemment, nous nous figurons que la fin de l'année emportera avec elle cette pandémie et les malheurs qui lui sont liés. C'est un mirage, bien sûr une illusion. Le virus survivra après le 31 décembre et surtout, nous n'en avons pas encore fini avec les défis mondiaux. En réalité, cette année 2020 marque surtout le début d'une décennie particulière où notre rapport au temps sera autant dilaté que comprimé, où les questionnements essentiels se poseront avec une acuité rare et où les cataclysmes bouleverseront nos modes de vie ; ce qui nous semblait éternel deviendra impermanent et l'inconcevable se produira et pourra même recommencer : comme décréter le confinement de tout un pays au motif qu'un virus menace la santé publique. Tout finit et tout commence et tout se déroule à une vitesse folle.