Jour 3 : Confinement

Mercredi 18 mars 2020, 12h00 / Nous sommes au troisième jour du confinement. Après l'étonnement, une nouvelle vie s'installe. Nous travaillons depuis chez nous. Mes horaires se sont réduits ; je dois me trouver devant mon ordinateur le matin de 9h à 12h, l'après-midi de 13h à 16h, le mercredi après-midi est libre. Nos seules sorties autorisées concernent l'alimentation, les soins et le sport individuel. Nous tentons, tant bien que mal, de nous y faire. Il fait beau aujourd'hui, avec Charlotte, ma compagne, nous avons prévu d'aller faire une promenade dans la campagne. Nous appellerons la famille, les amis, ce soir. Nous prendrons des nouvelles. Nous vivons avec ce sentiment de coprésence où chacun semble si proche alors que tout le monde est si loin. Nous nous en satisfaisons, pour le moment, cela fait partie de nos seuls rapprochements possibles. 

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Eloïse Shin
Posté le 21/07/2021
Une nouvelle vie qui semble ne pas se finir...
Joli texte ! Tu utilises des mots simples pour décrire ce que nous vivons (toujours actuellement) et cela rend le texte agréable à lire :)
Voltage
Posté le 28/03/2021
Pour te dire, même si c'est là un événement réel, on pourrait remplacer covid-19 par n'importe quel virus inventé et ça donnerait un parfait roman de science-fiction. Tout est là, l'ambiance d'isolement, les restrictions très précises, les horaires contraints...De plus, ces chapitres sont narrés d'un point de vue externe, sans dévoiler une seule chose sur l'écrivain du journal, si bien que je pourrais imaginer n'importe qui à sa place, et qui me donne l'impression, quelque part, d'avoir "perdu son humanité", bloqué dans un cercle de routines, et solitaire.
Imre Décéka
Posté le 28/03/2021
Merci pour ton commentaire. Tu n'es pas le premier à faire un parallèle avec le genre dystopique. Pourtant, il n'y a rien de fictionnel dans ce texte : tout est vrai. Après, dans un souci de préservation de ma vie privée, j'ai fait le choix d'une certaine mise à distance. Je ne raconte pas tout dans ce texte. D'où, le fait, peut-être, que vous soyez plusieurs à y projeter des interprétations différentes. C'est intéressant, en tout cas, de voir que ce journal peut être "lu" de cette façon-là.
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