Le retour du Pitch pour la douze!

Dans un univers où la magie est possible, et où un nourrisson peut faire léviter une maison sans sourciller, serait-il véritablement possible de dissimuler une communauté entière de magiciens et de magiciennes ?

Cette question, les mages de Galaaé n’ont jamais eu à y répondre… car ils n’ont jamais cherché à se cacher. Ces derniers ont plutôt opté pour la stratégie des trois C (Construction-Conscription-Conquête), rougissant au passage les pages de l'Histoire de peuples asservis, de villes titanesques et d'académies magiques. Cela pourrait paraitre surprenant, les mages étant en nette infériorité numériques, et en temps normal, les peuples auraient fini par se rebeller.

Le hic dans cette affaire, c'est que précisément, les temps ne sont pas normaux. Sur Galaaé, le climat est sans pitié ni aucune mesure. Les vents soufflent des villes entières, les mers broient les plus solides des bâteaux sans sommation. Des tempêtes monstrueuses pétrifient tout sur leur passage. La lumière elle-même devient foudroyante en hiver, quand le Meriel doré est remplacé par le Nerub, un astre noir... 

Dans cet environnement mortel, le seul rempart fiable, c'est la magie. Les praticiens de l'art ésotériques sont donc les seuls capables de résister au climat, et en conséquence ont une position suprême dans la société...

Enfin, jusqu'au jour ou, au printemps 1903 un méchant petit omeg eut la mauvaise idée de théoriser le moteur à explosion. 

Sécuriser l'environement sans magie n'était alors plus un rêve utopique mais bien une possibilité atteignable, en particulier pour Dixm, la vaste région minière du sud de la Médelvie. Le Nord du pays, et ses trois régions ne l'entendit cependant pas de cette oreille, et, des voisins mal intentionnés aidant, une guerre civile éclata en 1914, qui s'étira jusqu'en 1918, et n'eut pas même la décence de se solder en paix. Les deux belligérants construisirent un gigantesque mur dans la vallée vitrifiée et maudite de Dana, et on s'accorda sur un cesser-le-feu.

C'est dans ce contexte que Peur Bleue prend place. Sept ans après les accords de Wissen, le Nord subit un hiver particulièrement meurtrier, au point de fragiliser son économie et mettre en danger sa structure sociale. Les pénuries se multiplient, l'inflation frappe une population affaiblie, et l'attitude apathique des pouvoirs en place échauffent les esprits. Peu à peu, la société se polarise entre deux extrêmes: les Hécatarchistes prônant la supériorité des mages, et les Machinistes en faveur de la mécanisation et l'ordre est maintenu avec peine.

Ce statu-quo est brisé à une semaine des élections septentrionales, lorsqu'une charge explosive rase la Magiversité, la plus prestigieuse école magique du pays. Cette attaque fait office de catalyseur: la Magiversité se trouvait sur l'Acropole, la plus haute et plus sur Colline de la Capitale du Nord. Alors que la situation dégénère en combats de rues, que l'ordre est péniblement maintenu suite à un couvre-feu imposé par le Chancelier, les questions pleuvent: Comment des terroristes ont-ils pu passer? S'agit-il de Teknokrates -des Machinistes terroristes du Sud- et dans ce cas là, la teknologie aurait-elle dépassé la magie au bout de seulement deux décennies? Était-ce une opération étrangère visant à faire sombrer une zone instable dans le chaos? Ou alors ne serait-ce pas là un prétexte provoqué par le Nord pour reprendre les hostilités? 

Et petite question, qu'est-ce qu'une petite ballerine de dix-neuf ans, insignifiante au possible, apparemment sans histoires, et sans la moindre trace de pouvoirs cosmiques dans les veines peut bien avoir avec cette affaire-là?