Je parie que tu adores la solitude. 90 kilomètres de forêt vierge, d’épinettes, de pruches, de cèdres avant d’apercevoir âmes qui vivent. Au bout du chemin de la compagnie forestière, celle qui a déguerpie il y a une vingtaine d’années, le lac blanc et sa péninsule. Un village : des roulottes aux gloires anciennes qui sentent le renfermés, des shacks, des toits ramanchés et des amanchures défoncées. Ici et là, des petites clôtures, des jardins parsemés de flamants roses, de gnomes ou autres ornements de plastique décoloré. Territoire prisé des chasseurs, pêcheurs, vacanciers et fainéants. De joyeux jacasseurs, comme de ternes existentialistes. Un microcosme où l’on traine sur des rues de terre battue. Promenades d’agréments et tournées du voisinage. Sans oublier la virée aux ragots, il faut bien combler les heures. Les moins rock n’roll évitent de juger leurs voisins, quant aux baveux, ils ne s’en gênent pas.Tout au bout de la presqu’île, un quai décoré de chaloupes et de petits bateaux. Des embarcations visqueuses, des surfaces ensanglantées de poissons reluisants et haletants. À l’extrémité de la plateforme, tenant à peine debout : « Le drugstore poissons frits. » Le cœur du village. Commerce de planches chambranlantes, ramassis d’articles divers et pub d’une dizaine de tables. Sur ce bout de terre écarté, un village en perdition. Un éden forestier, le paradis des désillusionnés.
Toujours un travail poétique et d'une fluidité surprenante étant donné le langage que tu utilises avec brio !
J'aime et admire ton travail :)
Ce n'est effectivement pas toujours facile de trouver un bel équilibre entre un parler populaire et un français plus standard. C'est quand même un jeu intéressant.
Et je suis aussi ouverte aux commentaires constructifs pour m'améliorer.
Au lieu de faire 1 pavé, essayer d'aérer ton texte.
Mais en l'occurrence, ton travail est court donc compliqué à faire !
Mais comme c'est court, ce n'est pas toujours évident.
J'apprécie ce commentaire, ce n'est pas toujours facile de m'imaginer être le lecteur avec ses inconforts.
Merci de m'aider
J'aime beaucoup ce format et ta manière de planter le paysage. On a l'impression de marcher, que les décors sortent de terre (et d'eau) en même temps qu'on approche.
Quelques coquilles :
"qui sentent le renfermées" > renfermé
"des amanchures défoncés" > défoncées
À bientôt !
Oui j'aime bien ressentir le lieu quand j'écris, surtout la nature : )
Quand je lis un livre j'aime ce que je peux voir ou ressentir, comme si j'y étais.
Et j'essaie de recréer ça aussi dans mes textes.
Heureuse que tu apprécies