L'effet papillon (arc 1)

Par MarieZM
Notes de l’auteur : Je recherche des critiques, aussi négatives possibles, mais surtout constructives ;)
Sinon, je suis preneuse de remarques sur la clarté, cohérence, et l'intérêt de l'histoire, selon vous. Et pourquoi pas des suggestions sur des changements, ou ce qui vous semblerait intéressant à rajouter.

Si vous passez par ici et que vous avez pris le temps de tout lire, ce serait très aidant pour moi de savoir si vous préférez l'option 1 ou l'option 2 (et pourquoi) en particulier ! <3

D'un point de vue entomologique, l'effet papillon est soap opera universitaire humoristique qui questionne les rapports de séduction entre jeunes adultes, responsables des fameux papillons dans le ventre. Plus qu'une romance guimauve, on assiste à l'autopsie des relations romantiques d'un groupe d'étudiants et de leur professeur favori.

/!\ SPOILER : ce chapitre est un synopsis du premier arc de la saga, dévoile la fin et les éventuels retournements.

Après une rupture, Solène est hébergée par son frère, Guillaume – un enseignant-chercheur en physique - qui lui promet de la garder chez lui tant qu'elle n'aura pas enfin rencontré la perle rare. La cohabitation se révèle extrêmement pénible pour ce dernier, car elle l'empêche de s'adonner à sa passion, une fois rentré chez lui : son travail. Mais plutôt que de lui avouer qu'il ne la supporte plus chez lui, et qu'il ne supporte plus les règles de séparation vie privée et vie professionnelle qu'elle lui fixe, Guillaume se lance alors dans une épopée pour lui arranger une relation avec un jeune romantique, Valentin. Grâce à sa cheffe, Samira, la directrice de l'université, ils élaborent des plans pour rapprocher les deux jeunes gens qui ont – dès le départ – une forte attirance l'un pour l'autre, et des intérêts communs, mais qui n'arrêtent pas de se rater, par idéalisme romantique. 


Parallèlement, un Don Juan populaire, Roméo prend sous son aile Célestin, un jeune musicien introverti à qui il promet d'accroître sa notoriété, et Ariane, une jeune femme timide qu'il transforme en Sexygirl pour plaire à un camarade grec attiré par les physiques affriolants, Alexis. Ce dernier, lui-même complexé par son physique, va de déconvenue sexuelle en déconvenue sexuelle avec les Françaises qu'il prenait pour des filles faciles. Par dépit, il entretient des relations amicales ambiguës avec étudiantes, telles qu'Ariane, qui espèrent plus de sa part, et dont l'intérêt le flatte.  


Suite à un malentendu, Roméo parvient à séduire Solène et à l'enfermer dans une relation de miettes de pain, selon l'anglicisme "breadcrumbing". Il lui dispense peu d'attention, mais suffisamment pour qu'elle attende de lui un engagement amoureux. Témoin de cette situation, Valentin fait évoluer sa vision naïve de l'amour et gagne en maturité relationnelle en cherchant à aider celle qu'il aime de manière désintéressée en proposant son amitié. Prise dans l'engrenage de sa relation avec Roméo, bien loin de sa vision utopique de l'amour, Solène se met à utiliser des techniques de séduction sur celui qu'elle convoite désespérément. 


Dans le même temps, Alexis développe une obsession envers une des étudiantes de sa promotion, Alice, qui lui résiste toujours, malgré des signes d'intérêt contradictoires. Bien que conscient du fait qu'elle joue avec ses sentiments, il éprouve des difficultés à s'intéresser à d'autres filles qui lui semblent "fades" à côté d'elle. La métamorphose physique d'Ariane réveille les instincts primaires d'Alexis, mais ne parvient pas totalement à le guérir.


Quelque temps plus tard, les méthodes de Solène ont porté leurs fruits, Roméo accepte une relation de couple exclusive avec celle qu'il négligeait. La quête de Solène touche enfin à son but, mais décline la proposition de Roméo car elle ne se reconnaît plus et éprouve du dégoût pour celle qu'elle est devenue. Valentin est extrêmement fier de son amie, et soulagée pour elle qu'elle ait renoncé à vivre un rapport de force à la place d'une relation de confiance mutuelle. Mais Guillaume, qui ne sait pas que sa sœur a refusé de sortir avec Roméo quand il lui a proposé l'exclusivité et croit qu'elle va enfin pouvoir quitter son appartement, décide de lui avouer qu'il avait manigancé depuis le début son rapprochement (raté) avec Valentin.


Option 1 : Solène et Valentin se rendent compte qu'ils sont tous les deux disponibles pour débuter ensemble une relation de couple et se déclarent mutuellement. 
Option 2 : Solène et Valentin se rendent compte qu'ils sont tous les deux disponibles pour débuter ensemble une relation de couple et décident de tourner cette page et de chercher leur bonheur amoureux séparément. 


Dans la foulée, Alexis parvient à renoncer à Alice et donne un baiser romantique à Ariane qui était coachée par Roméo pour l'obtenir pendant la soirée de remise des diplômes. Coup de théâtre, Roméo, qui vient d'essuyer le rejet de Solène, révèle ses failles narcissiques au grand-jour en suppliant Ariane de ne pas le quitter lui, et de ne pas se mettre en couple avec Alexis. Cette dernière accepte de se mettre en couple avec Roméo. Malgré des critiques acerbes, elle justifie sa décision, car elle estime qu'elle a déjà une complicité avec Roméo et qu'il a été le premier à croire en son potentiel érotique quand elle était transparente aux yeux d'Alexis.

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Alésia
Posté le 28/01/2025
Ce que je me suis dit après avoir lu ton synopsis, c'est : qu'est-ce que j'ai envie de lire ce que tu vas en faire !
Déjà, je te disais que je n'aimais pas les romances hier (ce qui est vrai), en revanche j'adore ton sujet : la dissection des relations à l'adolescence et à l'âge jeune adulte, c'est passionnant, c'est décortiquer toute une construction psychologique et identitaire cruciale. A cet âge, on sent vraiment la tension de tous les potentiels qui se forment et se déforment au gré des choix et des évolutions de nos personnages.
& Décidemment, nous sommes touchées par des thématiques proches. J'ai moi aussi travaillé pendant 10 ans sur la construction identitaire à l'adolescence / l'âge jeune adulte avec l'un de mes personnages principaux, également dans un style plutôt humoristique. Si le coeur t'en dit, je te ferais lire des extraits un de ces quatre (mais te sens pas forcée surtout ! je ne serais pas vexée du contraire, nos PAL sont souvent lourdes ahah). C'est très, très différents de ce que tu as lu avec "C'est déjà tout tracé".
Pour en revenir à l'essentiel : ton scénario. Il est très construit, très intéressant. Les tensions amoureuses / et donc de recherche du Soi / qu'il promet de mettre en jeu sont caractéristiques de la phase du développement que tu abordes. Je n'y toucherais rien. ^^
Peut-être que tu auras naturellement envie de faire des ajustements au moment de la rédaction mais sur le papier en tout cas, ça marche déjà, et j'aime beaucoup. C'est très clair, réfléchi, bien choisi.
Petite dédicace au synopsis de ton introduction, qui me plaît beaucoup. :) (l'histoire de la fratrie).
Concernant l'option, peut-être as-tu déjà choisi depuis, mais personnellement je prendrais le temps de "sentir" les personnages à l'écrit avant de trancher. Je crois qu'ils te guideront d'eux-mêmes à la résolution.
Les deux options ont leurs avantages, et tout dépend aussi du thème que tu choisis d'incarner pour chacun des deux personnages.
Au nez, j'ai toutefois une petite préférence pour l'option 2, qui laisse un goût tout à la fois de maturité et d'inachevé sympa par rapport à ce que tu entends développer : chacun touche du doigt la communion mais décide de se concentrer sur sa propre construction individuelle - "l'amour de l'autre passant d'abord par l'amour de Soi", comme dirait mon conjoint. Et qui sait... peut-être se retrouveront-ils dans un futur où ils seront plus construits... ?
MarieZM
Posté le 29/01/2025
Ouah, encore merci pour ce retour !!

Pour te répondre, moi non plus je n'ai jamais lu de romances - avant de commencer à en écrire - et jusqu'à assez récemment je n'avais pas du tout comme idée d'en écrire pour ce projet.

"& Décidemment, nous sommes touchées par des thématiques proches. J'ai moi aussi travaillé pendant 10 ans sur la construction identitaire à l'adolescence / l'âge jeune adulte avec l'un de mes personnages principaux, également dans un style plutôt humoristique. Si le coeur t'en dit, je te ferais lire des extraits un de ces quatre (mais te sens pas forcée surtout ! je ne serais pas vexée du contraire, nos PAL sont souvent lourdes ahah)."

Au contraire !! Je serais très intéressée que tu m'en dises plus sur ton projet et ça me ferait plaisir de lire des extraits, qu'on puisse échanger sur nos démarches me motive énormément !! (et aussi savoir pourquoi tu as renoncé à ce projet / est passée à autre chose / continue à travailler dessus).
Dès que tu veux me faire partager je serai vraiment contente !!!

Pour revenir à la romance... hihi...

C'est tardivement (à l'échelle du projet qui a 20 ans :p) que j'ai pensé à exprimer ce que j'appelle les "mensonges" par des romances qui masquent "la vie réelle" et qui prennent la place de l'histoire (je pense que tu comprendras ce que je veux dire ?) et c'est comme ça qu'on en arrive après à une fille "sans histoire", comme si elle n'avait rien vécu de cette période intense en romances dont elle ne se sentait pas concernée et qui n'arrivaient qu'aux autres...

C'est un projet qui a beaucoup évolué de toute façon et qui était initialement purement autobiographique avec les noms, les lieux et les événement d'origine, mais en démultipliant le personnage principal (sinon je ne savais pas comment raconter cette histoire avec une seule fille !!!), et entrecoupé par des espèces de passages "fantastiques" - avec des personnages "imaginaires" qui se rajoutaient à l'histoire tout en étant quand même profondément la même personne.

Et les commentaires sur mon projet pouvaient en général se résumer à "hmm c'est beau mais on ne comprend rien, tu ne voudrais pas faire [autre chose : de la philo, de la poésie, etc.]" sauf que moi je voulais juste raconter ma vie et je savais pas faire autrement que de le faire en démultipliant les points de vue contradictoires et des personnages qui ont des objectifs antagonistes, dont on ne voit pas le rapport, sans question dramatique suivie etc. J'ai mis un point final à cette tentative d'autobiographie en 2011.

Mais dire que je me comprenais et que d'écrire cette histoire avait totalement répondu aux questions que je me posais sur moi-même ça aurait été beaucoup surestimer ma situation à l'époque. C'est pourquoi - avec ma copine - j'ai commencé une autre histoire, celle d'une BD, qui nous trottait dans la tête depuis longtemps (depuis qu'on avait 12 ans environ) : celle de l'histoire de deux filles à la recherche d'une place pour vivre en paix.

Elles étaient face à des incompréhensions vis-à-vis de ce que les autres (des jeunes adultes pour la plupart) leur disaient de ce qu'elles devaient vivre sur le plan relationnel (genre, trouver un homme et le bon, adapter leur carrière à une vie de famille, mais pour ça il fallait séduire lors de soirées alcoolisées des gens qui ne les intéressaient pas plus que ça, etc.)

C'était une sorte de remise en question de certaines injonctions sociales, de décorticage comment les gens fonctionnaient vraiment (le fait que souvelent ils mentent, en premier lieu, et que ça ne soit pas toujours évident de comprendre leurs motivations) en plus de questionnements identitaires généraux, y compris sur la sexualité en particulier. Ne serait-ce que de pouvoir répondre à la question de l'orientation sexuelle (qui personnellement m'a été impossible à dire avant de décider que de toute manière je m'en foutais de connaître cette information et c'était une question qui ne m'intéressait pas personnellement, savoir de quoi j'étais sexuelle ou non ça n'était que la curiosité malsaine des autres).

Donc au final elles choisissaient de se replier dans un monde enfantin idéalisé – et de vivre dans leur tête quoi - où toutes ces problématiques sentimentales et sexuelles n'existent pas et où elles peuvent "jouer à être adulte", au lieu d'affronter un monde hostile qu'elles ne comprennent pas, avec des gens qui ne sont pas forcément sympa avec elles. Donc une espèce de dichotomie entre la sécurité de leur relation fusionnelle et "le monde extérieur". Ce qu'elles résument par "Fleur et Canelle dans le coeur".

On a fait pas mal de versions différentes mais ça ne nous a jamais "satisfait" donc on a laissé du temps au projet pour maturer (on était autour de 2015 je pense).

J'ai un peu résumé, mais ce que je veux dire c'est qu'autant ce n'était pas une mauvaise histoire, autant ça ne donnait pas "les cartes" pour vivre en société puisque la réponse dramatique était la fuite dans le pays imaginaire au lieu d'affronter les adultes avec leurs idées bizarres... et c'est comme ça que j'ai commencé à imaginer les cartes nécessaires pour vivre en société, et à construire un jeu de tarot des injonctions sociales co-créé par la sorcière et la magicienne de ma première histoire (l'autobiographie de 2011). C'était déjà beaucoup plus "perso" comme projet donc ma copine y était moins spontanément associée, mais elle m'a quand même accompagnée tout du long (et encore aujourd'hui).

Plus ça avançait et plus j'ai commencé à me dire que ces cartes que j'avais répertoriées pouvaient avoir un intérêt au-delà de moi-même et que c'était peut-être intéressant de partager ce projet "d'art-thérapie" avec un "public" plus large. La vie m'a donné l'opportunité d'avoir rien de mieux à faire que d'essayer de le transformer en webcomic – le format de lecture sur smartphone a pile la forme et quasiment la taille d'une carte de tarot donc c'est très adapté :p – pour innaugurer mon statut professionnel d'artiste-auteur.
Et pour conclure sur la romance (qui est la forme actuelle du premier arc narratif) c'est beaucoup plus tard encore, vers 2023, que j'ai commencé à imaginer que les romances entre les personnages pouvaient passer au premier plan du récit pour montrer que ça "prend la place de la vie", et qu'en changeant de point de vue pour cibler pas mal de personnages différents dans le même groupe social "banal" ça apparaîtrait comme une sorte d'ambiance liée à la période jeune-adulte.

Mais j'avais vraiment pas l'étincelle pour l'écrire, je m'ennuyais à développer des problèmes "chiants" (je ne suis pas une grande fan de drama tout court, mon style "préféré" c'est surtout les schroupfs, Lucky Luke ou Tintin... avec des personnages "marrants", clichés et caricaturaux, dans des situations improbables du monde réel).

Et c'est encore bien plus tard, il y a à peine quelques mois, quand j'ai analysé pourquoi je m'ennuyais alors que c'était l'accomplissement de toute une réflexion, que je me suis dit que ce qui manquait à mon projet c'était le ressort comique avec des personnages "décalés". C'est comme ça que c'est devenu une romance sitcom. J'ai acheté "l'essence de la comédie" d'Yves Lavandier, et je me suis lancée.

Je suis soulagée par ton retour sur le projet général ! Le fait que ça parle à quelqu'un qui comprend ce que je fais me rassure infiniment <3 :)

Et je suis contente que l'intrigue principale (celle de la fraterie) te paraisse accrocheuse ! Moi ça me fait hurler de rire d'imaginer ce type de situation "à la con" qui n'arrivent jamais dans la vie réelle.

Quant à savoir si je vais réussir à l'exprimer clairement quand je vais le rédiger ça rien n'est moins sûr, mais comme dit la devise shadok "plus on rate, plus on a de chances de réussir" donc normalement je vais bien finir par avoir des scénarios clairs pour chaque histoire en travaillant assez longtemps dessus. :)

Encore faut-il que le synopsis global de l'arc narratif tienne debout ! Et ça me fait vraiment plaisir que tu me dises que c'est le cas, oufff !!!

Je prends en compte ton avis pour l'option 2, je cherchais à terminer "à tous les prix" sur l'option 1, pour satisfaire la promesse de romance avec happy end... mais en développant l'ensemble du synopsis ça m'a paru beaucoup moins pertinent.

Ce qui me fait dire que c'est vraiment dur de réussir une romance en fiction – c'est à dire de partir de deux personnages qui vivent des tonnes de difficultés dans leur rapprochement romantique avec des quiproquos etc. et que ça se termine par une relation amoureuse solide – alors que dans la vie réelle c'est totalement fréquent, et même le cas assez général.

Sauf qu'ici ça me paraît assez artificiel et impossible entre deux personnes qui sont dans une représentation idéalisée de l'autre qu'il puisse y avoir une vraie "rencontre" (amoureuse déjà, mais amicale encore moins j'ai presque envie de dire).
Alésia
Posté le 03/02/2025
C'est la première fois que je reçois une réponse aussi complète à l'un de mes commentaires, ça fait super plaisir ! (d'autant que je sais pour les avoir déjà lus que j'en ai d'autres comme ça en réserve grâce à toi. <3)

C'est fou ce que les romances nous complexifient la vie. :') On devrait peut-être essayer d'en lire une ou deux qualitatives pour casser nos idées péjoratives sur le genre. 8D Mais je n'ai aucune idée desquelles choisir.

Entretemps, je t'ai déjà envoyé le texte dont je te parlais mais j'ai oublié de te répondre sur les raisons pour lesquelles je l'avais abandonné en l'état (en lui donnant tout de même une petite conclusion de style) : c'est un projet qui venait d'un forum RP sur lequel j'ai été très active. Le personnage est très ancré dans son contexte, une fraternité américaine et Miami, et j'ai beaucoup de mal à imaginer l'en défaire. Peut-être que je déciderais de le retravailler pour un Cercle belge un jour, qui sait, mais en tous cas je ne me vois pas travailler sur un pays où je ne suis jamais allée, donc Miami et les Universités américaines, c'est non. Voilà pourquoi je l'ai arrêté, essentiellement.

Pour faire un lien avec la suite de ce que tu écris, c'est que ce qui est dingue, encore, c'est que le concept clé autour duquel j'ai créé le personnage d'Emeric est justement le "mensonge". Traité d'une toute autre façon mais qui en fin de compte revient au même décalage entre différentes réalités qui se sont co-construites en parallèle. :)

J'en viens donc à dire que je comprends exactement ce que tu as prévu pour ton projet, dans le décalage entre romances (vie matérielle) et vie intérieure et que, je me répète, ça me plaît beaucoup ! <3

L'évolution de ton projet est incroyable. En effet, très difficile de raconter une autobiographie témoin d'une multiplicité pour un public qui ne la connaît pas (et peut-être même pour toute une partie du public qui la connaît mais qui serait plus ancré dans le concret que dans l'abstraction). C'est difficile pour soi aussi, car on n'a pas forcément conscience de toutes nos parties dissociatives, qui ne communiquent pas entre elles.

Trop mignon, votre projet avec ta copine, et très intéressant aussi, j'aime beaucoup la dichotomie entre analyse très adulte de la situation et imaginaire protectif d'enfant. Vous en avez fait quelque chose au final ?
Petite note en sus : trouver ce havre de paix, c'est aussi ce qui est évoqué vers le milieu du début de ton autobiographie. Comme quoi c'est une récurrence.

L'évolution vers ton projet de cartes de tarot est passionnante, en tout cas (et ton statut d'artiste-auteure <3). On sent vraiment le cheminement de ta pensée et de ta volonté d'écrire pour aider dans ce que tu décris. Ce qui est une bonne chose car tu as une créativité, un point de vue et une bienveillance qui méritent d'être partagés.

Effectivement, le drama est ennuyeux quand il n'y a rien à raconter derrière. C'est pour cela que j'ai toujours un concept associé à mes personnages. Le fait que tu décortiques des situations ne t'aidait pas à moins t'ennuyer ?
Ceci étant dit, le ressort comique est génial dans ce que tu proposes, et tellement naturel que je pensais qu'il était intégré depuis le début figure-toi !
L'essence de la comédie, il est bien ? Il t'a apporté des choses ? Je ne connais pas du tout. (sans surprise, je suis une grosse inculte.)

Je suis convaincue que tu arriveras au résultat escompté, d'autant que tu y mets une énergie dévorante.

Je valide absolument ta remarque finale : tant qu'on est dans la représentation idéalisée de l'autre, impossible de former un couple solide, que ce soit amoureux ou amitieux. C'est pourquoi je pense que Valentin et Solène méritent d'évoluer en apprenant, justement, à sortir de ces injonctions sociales à l'idéalisation ! Mais que je les imagine plutôt faire ce chemin en solitaires.
MarieZM
Posté le 26/02/2025
Re Alésia :)

J'ai un peu (beaucoup) tardé à te répondre ici.. désolée... j'ai commencé à lire ton roman, comme ça on parle de quelque chose de plus concret, et c'est effectivement flagrant à quel point nos démarches de co-réalités construites en parallèle sont proches !! (peut-être pas pour rien du coup...)
Je n'en dis pas plus ici pour ne pas spoiler mais c'est super intéressant d'avoir à chaque fois les points de vue complètement décalés des protagonistes de type "strass et paillettes cynique" VS "introspectif naïf qui ressemblent quand même beaucoup au décalage entre arc 1 et arc 2 que j'ai mis en place dans mon histoire.

Et je comprends très bien que tu n'aies pas plus envie de continuer une histoire avec un cadre trop éloigné de ce que tu connais. Personnellement je ne suis pas allée chercher bien loin l'environnement que j'ai choisi pour le déroulement de l'histoire et j'ai fait très peu de modifications avec ce que moi j'avais connu. Je pense que ça se détache beaucoup d'une véritable autobiographie parce que plus grand-chose n'est réel maintenant c'est complètement scénarisé mais... le "fond" est vraiment inspiré de ce que moi j'ai pu voir / vivre.

Ton enthousiasme me fait vraiment plaisir, et – je me répète aussi – je sens que tu ne dis pas ça par condescendance ou pour me flatter dans le vide, ça fait du bien de se sentir comprise dans la profondeur des choses !

Je commence à prendre confiance dans ce que je fais parce que je vois bien que je fais quelque chose de cohérent mais j'ai toujours l'espèce d'appréhension de "peut-être que je fais totalement n'importe quoi et que personne ne va rien comprendre" (mais j'ai de plus en plus d'éléments qui s'accumulent pour me montrer de manière objectivable que ça a réellement du sens).

Bref je te remercie encore du fond du coeur pour tous tes retours qui sont extrêmement précieux pour moi, bien que pas très critiques, tu ne me donnes pas trop d'éléments à modifier mais c'est pas toujours nécessaire de modifier non plus :)

Je prends donc tes retours avec beaucoup d'utilité puisqu'ils m'aident vraiment à situer ce que quelqu'un qui comprend ce que je veux faire comprend de ce que je fais...

Sauf ici "Trop mignon, votre projet avec ta copine, et très intéressant aussi, j'aime beaucoup la dichotomie entre analyse très adulte de la situation et imaginaire protectif d'enfant. Vous en avez fait quelque chose au final ?" je n'ai pas compris ce que tu voulais dire par faire quelque chose au final ?

Et là je ne suis pas sûre de comprendre non plus "Petite note en sus : trouver ce havre de paix, c'est aussi ce qui est évoqué vers le milieu du début de ton autobiographie. Comme quoi c'est une récurrence." -> Sauf si je comprends mal ce que tu dis, mais sinon c'est logique puisque c'est exactement cette même histoire en fait (y'a pas de récurrence particulièrement c'est ça l'histoire :P ). Enfin, sauf si je ne comprends pas ce que tu dis. Sinon, c'est l'histoire de Fleur et Canelle qui est insérée dans l'autobiographie que j'ai écrite, parce que c'est la même chose, c'est indissociable en quelque sorte. C'est l'histoire qu'on a toujours imaginé depuis qu'on est petite, celle qui nous aide (réellement) à vivre. Parce qu'un jour on sera Fleur et Canelle dans le coeur, et voilà quoi.

La seule raison pour laquelle les personnages du monde imaginaire n'apparaissent pas textuellement dans le projet final c'est que tout l'aspect autobiographique a été lissé pour faire quelque chose qui soit plutôt centré sur les thématiques d'un tarot moins personnel, avec des symboliques plus générales du coup, mais en filigrane c'est toujours présent. En fait c'est vraiment LE MÊME projet depuis le début avec de simples évolutions / éclairages / choix de développement différents. Mais c'est toujours la même histoire et toujours le même but : trouver une place pour vivre en paix.

J'imagine que ce qui donne l'impression de prendre moins d'importance maintenant c'est que dans la réalité on a trouvé cette place pour vivre en paix dans le vrai monde, et que cet objectif dramatique de l'histoire n'est plus un besoin réel. Fuir dans le monde imaginaire non plus puisque notre place dans le monde réel existe ce n'est plus la peine de fuir dans le monde imaginaire où trouver cette place.

L'histoire actuelle raconte toujours ce processus de trouver une place pour vivre en paix, mais c'est structuré différemment, et thématisé (je sais pas si on peut dire ça) avec le système du tarot.

Mais "initialement" les personnages qui faisaient le tarot le faisaient un peu dans leur coin avec un résultat que je voulais être purement figuratif pour le lecteur (des cartes cartonnées à détacher à la fin des tomes de BD format A4), et les livres étaient structurés sur les étapes "du deuil" avec le déni etc. et après j'ai eu l'idée de faire des cartes du tarot la structure de l'histoire, et de rapetisser le format des livres... jusqu'à la taile actuelle qui ressemble à un vrai format de cartes à jouer (A6).

Je ne sais pas si je réponds à côté de la place à ce que tu me disais ou pas ? :D

Pour le drama dans la partie romance, franchement je ne décortique pas grand-chose en soi, j'alligne des perles en mettant bout à bout des clichés les uns en face des autres, c'est quand même chiant... Enfin moi je me suis fait chier, jet 'ai fait chier ma copine à lui raconter ce que j'avais prévu pour les histoires entre les personnages. C'est pas intéressant parce que tout est faux dedans, c'est cousu de fil blanc, et pour cause !

L'arc des romances est la perception d'Emiliie de ce qu'on lui projette de la réalité qui l'entoure pour la convaincre qu'elle n'a pas sa place dans l'histoire...

Je veux bien envisager que ça soit "criant de vérité" ce qui se passe dans cet arc-là, mais c'est bien le problème. Parce que rien n'est vrai dans le fond, ce n'est que le monde des apparence qui se fout de notre gueule pendant 21 histoires. Et c'est un LONG foutage de gueule, autant apporter un peu d'humour et de légèreté :D

Mais je trouvais que c'était didactique d'amener le lecteur sur cette narration peu fiable – c'est le cas de le dire- pour essayer de montrer que les "victimes" des clichés romantiques ne sont pas ceux qui en sont les plus dignes représentants, mais plutôt ceux qui voient leur vie effacée et annulée et reléguée au rang de "copine moche" hors de l'histoire.

Parce que bon, dire que les gens sont victimes de leurs préjugés romantiques c'est bien aussi, et tant mieux s'il y a des gens qui ont envie de parler de ça, c'est juste pas mon combat.

Moi ce que je cherchais à exposer d'une manière claire c'est que le prisme de la romance / de la sexualité efface la vie affective des gens, de leurs difficultés réelles, déforme aussi la place du corps également qui n'est plus au centre des préoccupations pour sa santé mais pour son esthétique désirable, celle qui permettra ou non de trouver un partenaire, ou d'être baisable, de baiser. Donc de capitaliser de la popularité par la consommation romantique et sexuelle où la solidarité, l'entraide, le soutien en cas de crise, sont relégués au rang de "pas intéressant", et de pas intéressant à pas existant il n'y a qu'une frontière mince comme une feuille de papier à cigarette.

Moi j'avais envie d'écrire pour les jeunes gens à qui on dit que la vie n'est pas intéressante, qu'elles ne font rien d'honorable parce qu'elles n'offrent pas leur corps et leur âme aux dramas sentimentaux qui ne sont pas les leurs, et qu'elles n'ont pas de vie affective, pas de vie sociale, pas de vie sentimentale. Je voulais montrer que la vie réelle ne se résume pas aux 2-3 clichés "criants de vérité" qui crient tellement plus fort que les autres qu'ils effacent tout le reste.

Et cette perception "romantisée" de l'histoire racontée, est particulièrement compatible avec les troubles dissociatifs qui font cohabiter des co-réalités donc je me suis lancée dans une première partie sur l'apparence des relations dans la promo d'Emilie avant de rentrer dans le vif des symptômes d'un trouble anxieux généralisé. Le troisième arc narratif est un travail sur la mémoire avec les barrières amnésiques etc. (enfin j'espère que ça va fonctionner, j'ai encore pas mal de choses à formaliser).

L'essence de la comédie est intéressant ! Paradoxalement j'ai même pas terminé de le lire. Mais d'où je m'en suis arrêté, j'y ai trouvé une approche qui me convenait pour appréhender mon projet. C'est tout le plaidoyer par lequel Lavandier explique qu'on peut traiter de choses sérieuses en comédie qui m'a convaincue de choisir l'humour pour aborder ces sujets lourds. J'imagine que je gagnerais à terminer la lecture mais j'en ressens pas le besoin encore.

Sinon, je voulais montrer que chacun est avec ses propres failles affectives, dont les stéréotypes sont le reflet exact d'un déséquilibre à l'instant T. Pour tous les personnages comme Solène et Valentin, ils méritent sans doute le meilleur comme nous tous mais je n'ai pas de projet pour eux ! :P

Donc j'avoue que je n'ai pas ambition à les montrer évoluer, ni à dire qu'ils ne peuvent pas évoluer. En tous cas s'il y a une évolution elle n'est pas prévue dans l'histoire, ce sont des archétypes, ils jouent le rôle de "thème" (du thème de l'idéalisation amoureuse en l'occurence).

En fait ça ne m'intéresse pas, ce n'est pas mon thème de savoir comment on sort de l'idéalisation amoureuse, ça c'est mon prétexte – ma petite porte – pour entrer dans l'histoire que je veux raconter qui est justement COMMENT ON TROUVE SA PLACE dans la vie quand on n'est pas dans l'idéalisation amoureuse. Et donc comment on se positionne avec des gens qui ont agressivement le besoin de se montrer supérieur à nous parce qu'ils sont plus proches de l'idéal amoureux que nous.

Sans être une critique – très loin s'en faut – de la relation amoureuse, d'autant que c'est quelque chose qu'on peut vivre sans avoir été de près ou de loin inféodé à ses "exigences" dans la bouche de ceux qui prétendaient la mettre au dessus du reste. Quand elle n'écrase pas la vie autour, une relation amoureuse a du sens pour les personnes qu'elle impliquent, et ce sont les gens qui sont au-dessus des sentiments, évidemment. C'est un simple arrangement qui doit respecter les besoins et l'existence réelle des partenaires qui s'engagent dans ce type de relation... et ce n'est ni mieux ni pire. C'est toujours bon quand c'est fait dans le respect des gens, et pas sur l'autel des grands sentiments.
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