Chapitre 1

Ils chevauchaient dans la plaine depuis déjà des heures sans que rien ne change à l'horizon. La monotonie paysage n'avait donc d'égale que la puissance des personnes qui y chevauchaient. 

Aryn de Sörn et Aaron de Sothel. Deux des grands du royaume, qui ne pliaient que devant le roi, et qui se rendait avec leur escorte, pour la cité de Torkys, Aryn pour assister au Rassemblement des Guildes qui se tenait cette année dans la forteresse. Aaron, quand à lui se rendait là bas pour inspecter les défenses du nord du royaume et discuter d'un potentiel renforcement des défenses.

Le jour commençait à se parer des lueurs chatoyantes du crépuscule et ils durent s'arrêter pour monter le camp.

Dans ces terres désertiques, ils y avaient peu de villages et, ce soir là, il n'y avait aucune bourgade à proximité où ils puissent s'arrêter dormir. Ils choisirent donc de s'arrêter au sommet d'une petite colline qui surplombait la plaine désertique où ils se trouvaient.

Ils mangèrent un repas simple mais savoureux autour d'un des feux qu'ils avaient allumés, en discutant entre eux. Leur amitié passait pour une des plus solides alliances du royaume, tant sur le plan politique que sur le plan affectif. Le temps qu'ils avaient passé ensemble, avant que leurs postes respectifs les séparent, était trop frais dans leur mémoire pour qu'il puisse en être autrement.

- Combien de temps pense tu qu'il nous faudra encore pour rallier Torkys, mon ami ?

- A cette allure là... Six ou sept jours je pense car il va nous falloir contourner la faille de l'Orn et le détour nous prendra bien trois jours, je pense.

- Remarque, ce n'est peut être pas plus mal. Quand nous arriverons, nous passerons notre temps autour d'une table, à discuter de politiques.

Aryn poussa un grognement qui en disait long sur ce qu'il pensait.

- De toute façon, tu n'auras pas à subir ça longtemps si tu pars inspecter les défenses au nord. Tu reconnaîtras qu'il y a là bas moins de politiciens qu'a Torkys. Tandis que je vais devoir les supporter pendant les trois prochaines semaines. Ronchonna Aryn.

- Peut être, mais moi, je ne dormirais pas dans des appartements luxueux, pendant ce temps là. Pouffa Aaron devant la mine attristée de son ami.

- Tu auras toujours le dernier mot, hein? S'exclama Aryn, a qui le sourire était revenu.

- Probablement. Mais tu sera vite débarrassé de moi, ne t'inquiètes pas.

Deux sourires jumeaux naquirent sur leurs lèvres, et peu après, ils allèrent se coucher.

Lorsque le soleil se leva, ils étaient frais et reposé et se remirent en selle rapidement après un petit déjeuner rustique.

Peut avant midi, ils atteignirent la faille de l'Orn. A partir de cet endroit, la route bifurquait vers le nord, en direction de Torkys.

La route longeait la faille, comme pour leur rappeler que le moindre écart de leur cheval les précipiterait au bas du sombre gouffre.

Nul ne parlait, comme si l'immensité et la prestance du paysage qui les entourait les en dissuadaient. On n'entendait que le bruit régulier des sabots des chevaux qui frappaient la route de pierre. L'après midi passa, et bientôt la lumière se fit déclinante.

C'est alors que quelque chose attira l'attention d'Aaron, du coin de l'œil

Il lui semblait apercevoir comme une cassure dans la lente monotonie du paysage. Peut être une simple impression ; ou un pressentiment. Il se retourna légèrement sur sa selle, un léger nuage de poussière assombrissait l'horizon et cachait le soleil de sa masse pesante. Il se tourna vers Aryn, curieux.

- A tu vus ceci ?

Celui ci s'arracha à ses pensées et répondit :

- Oui, que pense tu que ce soit ?

- Je ne sais pas, ... Peut être une patrouille. Il serait inhabituel d'en croiser si loin au sud mais ce n'est pas impossible. Ce pourrait être une meute d'Orog, je ne sais pas. En tout cas, il se dirige vers nous, je suppose que nous allons vite savoir qui ils sont.

- Il y a plus rapide que d'attendre qu'ils viennent vers nous, tu sais. Dit Aryn avec un petit sourire.

Il ferma les yeux et se concentra intensément ; ses pouvoirs de mage lui offraient des avantages qui pouvaient être pratique en de telles situations. La magie permettait à ses utilisateurs de percevoir les esprits des gens et de lire dans leurs pensées, qu'ils soient loin ou proche, et, même si la difficulté augmentait avec la distance, les mages de l'envergure d'Aryn pouvaient s'en jouer. Il les trouva rapidement, et il eu un moment d'incompréhension quand il lut dans l'esprit de l'homme qui chevauchait vers eux.

Ce qu'il lut dans sa conscience le fit aussitôt regretter d'avoir osé un instant plus tôt parler de manière aussi détendu de la personne qui chevauchait à leur rencontre. C'était un messager.

Il réintégra brutalement son corps et regarda fixement Aaron, sans parler, incapable de rien faire sinon d'essayer de se calmer.

Aaron remarqua son trouble et fit avancer son cheval vers le sien, la mine soucieuse.

- Ca va ?

Aryn ne répondit pas tout de suite. Il se dressa sur sa selle et psalmodia rapidement une incantation. Autour d'eux, l'air vibra et sembla comme se rider sous la pression d'une force titanesque.

Alors seulement, il se décida à parler :

- J'ai dressé autour de nous une barrière, les soldats ne nous entendront pas parler. J'ais lus dans les esprits de l'hommes qui chevauche vers nous... c'est un messager. Une escorte d'une trentaine d'hommes l'accompagnent.

- Alors où est le problème Aryn ? 

- Un ost de Krìn a forcé le col de Pike. Les soldats se sont réfugiés dans une forteresse non loin, et ont réussi à bloquer les Krìn dans une passe, qu'ils ont réussi à défendre. Ils ne savent pas combien sont les Krìn. Selon leurs estimations, une troupe de pillage classique, bien que plus conséquente que la moyenne. Néanmoins, leur nombre est inquiétant. 

Aaron prit un air pensif, et légèrement anxieux. Que des troupes d'incursion Krìn attaque en nombre, cela s'était déjà vu, mais la prise d'un col aussi stratégique ressemblait dangereusement à une tentative d'installation durable. Autrement dit, une invasion.

Il secoua la tête en s'ébrouant. Rien ne prouvait que l'ennemi prépare une invasion. Son instinct lui soufflait néanmoins qu'il ne s'agissait pas d'une simple escarmouche de frontière.

- Combien de temps pensent ils pouvoir tenir ?

Le mage hésita un moment avant de répondre.

- Le messager n'en est pas sûr. Le commandant de la forteresse pensait pouvoir les retenir au moins deux semaines, à condition d'avoir des renforts d'armes et de matériels. Mais le seigneur Frèmin, qui l'a envoyée, pariait sur un peu plus d'une semaine. Après cette date, rien n'est sûr.

- Le messager sait il combien d'hommes défende la passe ?

- Les informations qu'il avait quand il est parti sont probablement obsolètes, mais je crois qu'il n'y avait pas loin de huit cent hommes.

Il y eut un instant de silence, pendant laquelle le front du connétable se rida dans une grimace inquiète.

- Hum, si ce commandant mérite un tant soit peu son grade, sa position tiendra. Peut être pas indéfiniment, mais elle tiendra. Je suppose que le messager est passé par Torkys, hein ?

- Oui, et de là l'information a été relayé à la capitale. Seulement là bas.

Distraitement, Aaron caressa la crinière de son cheval, les yeux dans le vague, avant de grommeler.

- Eh bien, au moins, cette visite des défenses des marches aura un réel intérêt cette fois. Le rapport sera peut être un peu plus fourni que d'habitude. Seul un imbécile aurait laissé les Krìn prendre un col comme celui là.

Autour d'eux, les soldats avaient stoppés leurs chevaux, et dans un élan de professionnalisme absolument incroyable, ils ne posèrent aucune question en voyant leur maître s'arrêter brusquement et discuter à haute voix sans qu'ils ne les entendent. Leurs regards se tournèrent vers l'horizon, et une légère crispation dans l'attitude qu'ils avaient montra l'inquiétude qui les prenait à l'idée que derrière le nuage de poussière puissent se cacher un ennemi. Leurs lances se relevèrent légèrement, tandis que leurs genoux, d'un discret tapotement, faisaient tourner leurs chevaux pour faire face à l'arrivant.

D'un signe, Aaron demanda à Aryn d'interrompre le sort, et il se tourna vers les soldats avec un mince sourire. 

- Pas de ça ! Aucune menace ne sa cache derrière ce nuage.

Un instant, les regards des hommes se firent hésitants, et ils remuèrent légèrement. Tous avaient compris que la magie avait quelque chose à voir dans la connaissance que le général avait de l'arrivant. Preuve en était le mille qui les séparait encore. Et la magie, même si elle était bien connue en ce monde, était une chose avec laquelle les profanes n'étaient jamais à l'aise.

- Derrière ce nuage ne sa cache pas non plus de bonnes nouvelles, je ne vous mentirais pas. Les Krìn ont pris le col de Pike, en nombre. 

Le reste, la plupart des soldats, sinon tous, le devinèrent car leur compétence physique n'était en aucun cas la seule raison pour laquelle ils avaient été choisis pour former cette escorte.

Les implications les dépassaient néanmoins trop pour qu'ils puissent réellement avoir un avis sur la situation, et leur professionnalisme leur dictait de ne pas exprimer leurs émotions.

Quoi qu'ils arrivent, leur visage de pierre ne laissait transparaître qu'une chose. Ils mourraient plutôt que de laisser leur commandant tomber.

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Brams101
Posté le 30/12/2022
Aryn de Sörn et Aaron de Sothel. Deux des grands du royaume, qui ne pliaient que devant le roi, et qui se rendait avec leur escorte, pour la cité de Torkys, Aryn pour assister au Rassemblement des Guildes qui se tenait cette année dans la forteresse. Aaron, quand à lui se rendait là bas pour inspecter les défenses du nord du royaume et discuter d'un potentiel renforcement des défenses.
Le paragraphe me paraît lourd sans compter les fautes de frappe ou conjugaison. On comprend le sens mais tu mets trop d'idées dans un seul paragraphe
Brams101
Posté le 30/12/2022
Sinon c'est pas mal j'ai bien aimé l'arrivée du messager que tu aurais pu le laisser seul et non avec une escorte de 30 hommes.
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