Chapitre 21

Par Mimi

 

Isabeau repartit en courant en sens inverse. Bertille se tourna vers Jimmy. Il fronçait les sourcils ; impossible de dire s’il n’y comprenait rien où s’il pensait qu’Isabeau était folle.

Bertille se retourna et accourut auprès de son amie, qui lui expliqua sa théorie en termes un peu plus clairs.

-        C’est un chêne, expliqua Isabeau en posant sa main sur le gros tronc contre lequel Jimmy avait garé sa bicyclette pendant leur visite de l’embarcadère.

-        Mmmh, fit Bertille.

-        C’est le chêne ! insista Isabeau en brandissant les feuilles qui avaient recouvert la selle du vélo. Celui d’Isabeau et d’Harold !

Bertille secoua la tête.

-        Madame Vermoncourt a dit qu’il était dans la forêt. On a décidé qu’on attendrait la prochaine sortie en forêt pour chercher l’arbre. Pour l’instant, on doit résoudre l’histoire du fantôme !

-        Je suis sûre que c’est là, affirma Isabeau. Regarde !

Bertille s’approcha du tronc avec lassitude. Isabeau lui désignait l’écorce, qui portait une inscription gravée à la pointe de couteau. La cicatrice était ancienne. Le bois avait repoussé mais le dessin était toujours visible : une clé.

-        Alors ?

Isabeau rayonnait de fierté, frétillait d’impatience.

-        Tu crois que ce genre d’inscription se voit encore après plus de cent ans ?

-        Trois cents ans tu veux dire ! Et pourquoi pas ? Un arbre peut vivre assez longtemps, je me trompe ?

Bertille hocha la tête, dubitative. Elle ne pensait pas que l’inscription se voie encore. Quelqu’un avait dû la retracer.

-        Tu crois qu’on trouverait quelque chose si on creusait ? demanda-t-elle en tâtant les racines du bout du pied.

-        Aucune idée, avoua Isabeau. On peut toujours essayer ?

Bertille respira à fond.

-        D’accord, mais une autre fois, quand il ne fera pas nuit…

 

Jimmy ne se montra pas plus enthousiaste qu’il ne l’avait été pendant le récit de Madame Vermoncourt. Cela ne surprit pas les filles. Cependant, il accepta de les accompagner pour creuser au pied du chêne.

-        Mais je vous préviens ! menaça-t-il. Je ne viens qu’une seule fois.

Ils passèrent une grande partie de la soirée à surveiller le lac par la fenêtre de la chambre de Jimmy, mais Jehanne ne se montra pas ce soir-là. Bertille finit endormie sur le rebord, la joue collée au carreau.

 

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Fannie
Posté le 24/02/2020
Je peux comprendre que tu aies voulu terminer le chapitre précédent sur la scène où Isabeau, haletante, montre le chêne derrière elle, mais celui-ci est vraiment trop court. Comme il relate toujours la même expédition et qu’il n’apporte rien de plus que la décision d’aller creuser un autre jour, tu devrais les regrouper.
Quelques détails :
— une inscription gravée à la pointe de couteau. [La formulation me semble étrange ; je dirais plutôt « avec la pointe d’un couteau » ou « au couteau ».]
— Aucune idée, avoua Isabeau. On peut toujours essayer ? [Je ne mettrais pas de point d’interrogation.]
— Mais je vous préviens ! menaça-t-il. Je ne viens qu’une seule fois. [Ce n’est pas une menace. Je propose : « avertit-il », « annonça-t-il » ou « déclara-t-il ».]
Mimi
Posté le 05/03/2020
Oh là là, si tu savais comme c'est le cadet de mes soucis maintenant ;-) Cette histoire a 8 ans, elle a été refusée par une dizaine de maisons d'édition avec quand même un beau retour argumenté… Je ne pense pas qu'il faille prendre la chose autant au sérieux.
Merci en tout cas !
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