Chapitre 3 - Une anomalie scientifique

Par David.J
Notes de l’auteur : Bienvenue dans la suite de L’Étage Interdit. Ce troisième chapitre vous plonge encore plus profondément dans l’étrange et l’inexplicable. La tension monte, les ombres s’allongent, et les réponses… se font attendre.

Un détail peut tout changer. Ouvrez bien les yeux, chaque mot compte. Ce que vous pensez comprendre n’est peut-être qu’une illusion.

Votre esprit vous joue-t-il des tours ?
Certains lecteurs disent avoir ressenti un léger malaise en lisant ce passage.
Simple coïncidence ?
À vous de juger…

N’hésitez pas à partager vos impressions.
Que ressentez-vous après cette lecture ?
Une théorie sur ce qui se cache derrière cette porte ?
Je vous lis avec attention…

L’adresse trouvée dans les archives mena Nina en banlieue sud, devant une petite maison aux volets clos. L’endroit semblait figé dans le temps, comme si son occupant cherchait à disparaître du monde. Un pavillon banal, trop banal, à l’aspect volontairement négligé. Comme une coquille vide, une illusion d’abandon.

Un froid mordant s’accrochait à l’air, plus vif que le vent normal d’un matin d’hiver. Il n’y avait pas de brise, pas un son. Un silence trop parfait. Une impression diffuse d’être déjà en dehors du réel.

Elle hésita avant de frapper.

Un bruit lent, feutré, résonna sur le parquet. Quelqu’un se déplaçait derrière la porte. L’écho des pas était étrange… légèrement décalé. Comme un son diffus, mal retransmis.

La poignée tourna.

La porte s’entrouvrit.

Et Nina sentit son souffle se bloquer.

L’homme qui lui faisait face était une aberration.

Son visage…

Il était le même que sur la photo d’archive de 1953. La même ossature, les mêmes traits. Pas une ride de plus. Aucune marque du temps.

Impossible.

Son cerveau refusa d’abord d’y croire. Son instinct, lui, hurla.

Elle se força à parler.

— Édouard Langlois ?

L’homme fronça imperceptiblement les sourcils. Un silence. Une hésitation. Un infime flottement.

Puis il soupira et ouvrit plus largement la porte.

— Entrez.

L’intérieur du pavillon ressemblait à un sanctuaire d’un autre temps. Des piles de livres et de dossiers recouvraient le sol et les meubles, leur poussière accumulée en une pellicule épaisse, comme si personne n’avait bougé ces objets depuis des décennies.

Sur une étagère branlante, un vieux poste radio grésillait faiblement. Une fréquence indéfinissable, irrégulière. Des sifflements brefs, entrecoupés d’une sorte de battement sourd, pulsatif.

Nina s’attarda sur le son, hypnotique. Un message en morse ? Une transmission brouillée ?

Langlois referma la porte derrière elle, la coupant du monde extérieur.

Elle sentit aussitôt un poids sur ses épaules.

Comme si, à l’instant même où elle avait franchi le seuil, elle avait traversé une frontière invisible

L’homme s’avança lentement vers son bureau.

Nina ne put s’empêcher de l’observer encore

Ce n’était pas un sosie. Ce n’était pas une coïncidence.

Il n’avait pas vieilli.

Elle repéra une série de schémas complexes, des équations griffonnées sur le mur, et surtout… une photographie jaunie.

L’immeuble.

Le cinquième étage y était visible.

Son estomac se noua.

— Vous saviez.

Langlois croisa les bras. Son regard était indéchiffrable.

— Alors… il vous a laissé voir.

Ce n’était pas une question.

Elle hésita.

Puis se lança.

— Mon compagnon a disparu dedans. Et aujourd’hui, il a… cessé d’exister.

Elle chercha une réaction. Un sursaut. Une surprise.

Langlois ne broncha pas.

— Je suis la seule à me souvenir de lui.

Il poussa un soupir et s’assit.

— Alors, il est déjà en train de disparaître.

Nina serra les poings.

— Dites-moi ce qui se passe.

Langlois prit son temps avant de répondre.

Puis il commença.

— En 1953, le gouvernement a initié une série d’expériences sur des phénomènes inexpliqués. L’immeuble où vous vivez a été construit sur un point d’anomalie naturelle. Une faille où l’espace et le temps se comportent différemment. Nous avons voulu l’étudier. L’exploiter.

Il marqua une pause.

— Et nous avons réussi. Du moins, c’est ce que nous pensions.

Nina sentit un vide se creuser dans son ventre.

— Que s’est-il passé ?

Langlois ferma brièvement les yeux, comme s’il cherchait à formuler l’indicible.

— Nous avons ouvert une brèche. Une connexion vers… un espace détaché du reste du monde. Une fracture dans la réalité.

Son regard se durcit.

— Et les gens qui s’y trouvaient ?

Il détourna les yeux.

— Nous les avons perdus.

Silence.

Un battement suspendu.

Langlois passa une main fatiguée sur son visage.

— Trois mois après l’incident, nous avons tenté de rouvrir l’accès. Mais il n’y avait plus rien. Pas de couloir. Pas de portes. Juste… du vide. Comme si l’espace s’était refermé sur lui-même.

Il s’arrêta un instant, puis murmura :

— Ceux qui ont insisté ont disparu à leur tour. Comme si l’étage… choisissait.

Nina se crispa.

— Mais j’ai vu Julien entrer. Il doit encore être là !

Langlois secoua lentement la tête.

— S’il est là, alors il est déjà… en train de s’effacer.

Nina refusa d’accepter cette réponse.

Elle posa brutalement les mains sur le bureau.

— Je vais le retrouver.

Un silence s’installa.

Langlois la fixa longuement, jaugeant son regard.

Puis il soupira.

Il ouvrit un tiroir et en sortit un vieux carnet, qu’il poussa vers elle.

— C’était les notes de Devereux, le scientifique qui dirigeait les expériences.

Elle feuilleta rapidement les pages. Des calculs, des schémas, des théories sur les fréquences électromagnétiques.

Puis elle tomba sur une phrase soulignée.

“23 novembre 1954 : Nouvelle tentative d’ouverture. Résultat… échec total. Une présence non identifiée a interféré. Aucun retour possible.”

Nina fronça les sourcils.

— Une présence ?

Elle releva les yeux vers Langlois.

Il resta figé.

Une fraction de seconde, une ombre traversa son regard.

Comme s’il savait exactement de quoi il s’agissait…

…Mais qu’il refusait d’en parler.

— Il pensait qu’il y avait un moyen d’y accéder… et d’en ressortir.

Elle referma violemment le carnet.

— Alors on va le tester.

Langlois la fixa, longtemps.

Puis, finalement, il se leva et ouvrit une armoire en bois.

Un courant d’air glacé s’infiltra dans la pièce.

Dans l’ombre du meuble, un générateur d’ondes recouvert de poussière. Des câbles torsadés. Des lampes à plasma anciennes.

Lorsqu’il effleura l’un des boîtiers, un grésillement aigu résonna.

Un minuscule éclair bleu dansa brièvement dans l’air avant de disparaître.

Quelque chose réagissait déjà.

Langlois laissa retomber sa main.

— J’ai gardé le matériel… au cas où.

Il inspira profondément.

— Mais si vous y retournez, il faudra être prêt.

Nina hocha la tête.

Déterminée.

— Alors on y va ensemble.

Son esprit était en ébullition.

Elle avait un plan.

Elle allait récupérer Julien.

Mais au fond d’elle… une pensée s’insinua.

Et si Julien n’était plus vraiment Julien ?

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