Zia savait qu'elle ne pouvait plus reculer. Le poids de son avenir pesait sur ses épaules, et l'urgence de la situation l'assaillait. Trouver une solution rapidement était devenu une question de survie. Malgré le danger, elle décida de se jeter dans la gueule du loup. Elle ajusta son turban avec soin, puis se racla la gorge, tentant de masquer l'angoisse qui la rongeait. Les mains levées en signe de paix, elle s'avança vers eux, consciente que chaque pas était un défi à son courage.
Les gardes, pointèrent leurs lances vers elle, prêtes à transpercer le moindre mouvement suspect.
« Je ne suis pas une menace », dit-elle d'une voix tremblante mais grave, essayant de faire résonner des échos masculins. Elle pleura en son for intérieur, réalisant l'absurdité de sa situation.
Le prince à la stature imposante et au visage cerné d’ombre, leva une main pour ordonner à ses gardes de baisser leurs armes.
« Je suis Zayn, un simple voyageur », prononça-t-elle, tentant de donner du poids à son mensonge.
Le prince l'examina attentivement, ses yeux perçants semblant chercher à déchiffrer son âme.
« Un voyageur, dis-tu ? Et que fais-tu ici, dans ces dunes, seul ? »
Zia sentit le poids de son regard, une interrogation qui dénudait ses failles. Un mélange de peur et d'angoisse se réveilla en elle.
« Je... Je me suis perdu dans ces dunes après une chute. Mon chameau s'est enfui. Je ne sais pas comment j'ai atterri ici, je ne connais pas les alentours. Je ne savais pas que vous étiez là. Je ne veux pas d'ennuis. »
Kaelen, l'air sceptique, s'approcha d'un pas, tandis que ses gardes prenaient une posture défensive, prêts à réagir au moindre mouvement. « Donc, si j'ai bien compris, tu n'es qu'un misérable voyageur qui se retrouve, par un curieux coup du sort, dans le désert de Tumur, un endroit que peu osent y mettre un orteil, et tu ne veux aucun souci ? Qui t’a dit que tu allais en avoir ? »
Zia déglutit, réalisant à quel point elle était imprudente. Chaque mot devenait une impasse, et elle devait dorénavant peser chacun de ses propos.
« Alors, Zayn, dis-moi d'où tu viens ? »
Une sueur froide perla de son front. Elle avait l'habitude de mentir, même devant des seigneurs. Mais à cet instant, plus elle mentait, plus la tâche devenait ardue. Elle rassembla son courage et parla avec la détermination d'une actrice sur scène.
« Je viens de... Du Capitol ! Oui, c’est ça, du Capitol. » Sa voix, à peine convaincante, se brisa dans un rire nerveux.
Le regard du prince, lourd et calculateur, pesait sur elle comme une ombre menaçante.
« Oh, je comprends mieux ! » Répondit-il, continuant de faire les cent pas autour d'elle, chaque pas intensifiant la pression de l'atmosphère. « Mais une question me trotte. Si tu viens vraiment du Capitol, pourquoi ne portes-tu pas l’enseigne ? »
L'angoisse lui noua la gorge. De quoi parlait-il ? Quelle enseigne ? Soudain, un souvenir l'assaillit. Elle se souvient que chaque ville des terres des Sables devait porter une marque distinctive, un symbole d’appartenance. Elle remarqua sur tous les uniformes des gardes une broche en forme de soleil symbole du Capitol. Ayant grandi à Taniar, une ville qui ne figurait nulle part, elle ne portait pas d'enseigne.
« C'est... Parce que j'habite ici dans le désert. J'ai quitté la ville il y a bien longtemps. »
« Mais venais tu pas de dire que tu t'étais perdu et que tu ne connaissais pas cet endroit ? »
Réalisant son erreur, elle lâcha un rire gêné.
« Haha, je me fais vieux ! J'oublie tout ce que je dis. Excusez mon impertinence. Je vais devoir rentré, mon seigneur. Ma femme m'attend surment. »
« Attend une seconde »
Avant même qu'il ne puisse poser sa main sur son épaule, avec une vitesse inouïe, Zia prit sa dague de sa sacoche pour l'utiliser contre le prince. Elle lui entailla la joue, puis, dans une impulsion de désespoir, s'élança à travers les dunes.
Elle courut aussi vite qu'elle put. C'était une pro de l'évasion, une véritable championne de course. Mais cette fois, elle fuyait pour sa vie.
Les gardes, haletants derrière elle, ralentissaient, ce qui lui apporta un souffle d'espoir. Mais bientôt, des hennissements de cheval lui rappelaient la gravité de sa situation. Un coup d'œil furtif derrière elle lui fit regretter sa témérité : c'était le prince qui la poursuivait à dos de cheval.
Zia sentit la pierre vibrer dans sa sacoche, un rappel de son existence, mais l'adrénaline la submergeait.
Soudain, elle s'effondra dans le sable, un cri de douleur s'échappant de ses lèvres. Une flèche venait de lui transpercer la jambe gauche. Elle essaya de se relever, mais son corps la lâcha.
« Merde ! Kamel, où es-tu ?! » Sa voix se mêla à sa douleur.
Le prince ne tarda pas à arriver, un arc à la main et un sourire narquois aux lèvres. Zia se mit à ramper, poussée par un dernier instinct de survie pour s'éloigner de ce prédateur. Quant au prince il descendit de son cheval calmement. Il marcha paisiblement vers Zia, la rattrapant rapidement malgré ses pas lents.
« Usurpation d'identité, mensonges et fuite. Dois-je aussi ajouter tentative d'assassinat sur un membre de la noblesse ? » Dit-il d’un ton moqueur.
Il écrasa délibérément la jambe blessée de Zia, et elle tenta tant bien que mal de réprimer un cri de douleur, son visage se tordant sous l'effet du supplice.
« Je ne vous ai absolument rien fait ! » Vociféra-t-elle, la rage et la souffrance amalgamées dans sa voix.
« C'est ta parole contre la mienne, cher voyageur », répliqua-t-il en touchant l'egratinure sur sa joue avec un sourire cynique.
« Que me voulez-vous ? Je n' ai rien qui puisse vous intéressé. »
Le prince s'arrêta un instant, ses yeux brillants d'une lueur intrigante. « Peut-être que la vérité n'est pas ce que tu penses, Zayn. Peut-être que tu as quelque chose que je désire. Une information, un secret. Ou peut-être, juste peut-être, es-tu plus qu'un simple voyageur. »
Zia, le cœur battant, comprit alors que le jeu venait à peine de commencer, et que sa survie dépendait de la manière dont elle jouerait ses cartes.
Honnêtement c'est vraiment intéressant, tu commences à développer l'univers du monde dans lequel ton histoire se passe en intégrant des infos et c'est pas mal. Comme c'est un tout nouveau monde j'imagine qu'il va y avoir beaucoup de chose à intégrer, des villes, des pays, pourquoi pas des continent donc c'est bien de commençer dès le départ à nous integré dans l'univers.
J'espère que la suite te plaira
Alors j'aime beaucoup le fait que Zia doit jouer un rôle pour survivre. C'est comme si son instinct de survie avait prit le dessus.
Cependant, si je peux me permettre, à un moment il est écrit "Ma femme m'attend surment". Il manque donc un "e".
Je te remercie de ta vigilance ! Je corrigerai ça !
À bientôt
Honnêtement, je n'ai pas grand chose à dire, si ce n'est que c'était vraiment très bien. J'ai vraiment vécu la scène avec Zia, son angoisse.
Sinon, juste une petit remarque : au dernier paragraphe, il y a une petite répétition (qui n'en est pas vraiment une, mais comme ce chapitre était parfait, je m'autorise à faire ma maniaque ^^) avec jeu/jouerait, ce n'est pas très important et la phrase est quand même très réussie.
Merci pour ce chapitre !
Ok ! Je prendrai note ! XD
Merci pour ton commentaire.
j'ai lu ton histoire d'un seul trait. J'ai accroché directement dès le début et tu as réussi à me tenir en haleine tout du long.
Je te laisse ici quelque chose que j'aurai aimé voir plus exploité, si tu le souhaites, mais c'est du détail. J'ai trouvé un brin trop rapide la façon dont Kaelen arrive à hauteur de Zia. On sent l'angoisse de Zia monter parfaitement, mais tu pourrais alourdir le tout en montrant que le prince s'approche peu à peu d'elle avant qu'il soit déjà à sa hauteur?
Sinon, c'était génial!
Hâte de découvrir la suite et merci pour ce voyage littéraire.
J ai pris note de ta remarque. J'essaierai d'arranger ça.
Merci pour ton commentaire.
À bientôt !