Chapitre 5

Le prince s'arrêta un instant, ses yeux brillants d'une lueur intrigante. « Peut-être que la vérité n'est pas ce que tu penses, Zayn. Peut-être que tu as quelque chose que je désire. Une information, un secret. Ou peut-être, juste peut-être, es-tu plus qu'un simple voyageur. »

Zia, le cœur battant, comprit alors que le jeu venait à peine de commencer, et que sa survie dépendait de la manière dont elle jouerait ses cartes.

***

Les dunes de sable scintillaient sous un soleil impitoyable, et Zia, à moitié perdue dans la douleur, réalisait que le prince Kaelen méritait vraiment son surnom de "prince impitoyable". En personne, il était plus terrifiant que toutes les rumeurs qui l’entouraient. Elle savait qu’elle devait convaincre cet homme dangereux qu’elle avait quelque chose à offrir, si elle voulait vraiment survivre.

« Qu'est-ce que vous voulez dire par là ? » Demanda-t-elle, sa voix tremblante trahissant son anxiété.

Kaelen s'accroupit près d'elle, un sourire sinistre se dessinant sur ses lèvres. « Oh, je crois que tu sais. Tu es plus intelligent que tu ne le laisses paraître. Ce n'est pas un simple hasard si tu es tombée sur moi, ici, dans ce vaste désert. »

Une vague de panique l'envahit. Zia respirais fort et elle avait du mal à garder les yeux ouvert. Elle perdait becaup trop de sang et beaucoup trop de temps à bavarder avec ce psychopathe.

Elle hésita à parler de la pierre au prince. Si c'était ce qu'il cherchait, elle pourrait la lui donner en échange de sa vie. Mais elle se ravisa. Qu'est ce qui l'a garantissait qu'il n'allait pas la tuer et prendre la pierre ?

« Je n'ai rien à vous offrir, » mentit-elle, sa voix s’éteignant peu à peu.

« Non, je ne te crois pas. Je sens que tu caches quelque chose, Zayn. Et je vais le découvrir, » répliqua-t-il en se redressant, un air amusé sur le visage.

Il la saisit par le bras, l'attirant à lui, ses prunelles bleues scrutant son visage. Zia se sentait piégée, acculée par un homme capable de tout.

« Lâchez-moi ! » S’exclama-t-elle, mais la douleur dans sa jambe la fit grimacer.

Kaelen observa la blessure avec un intérêt cruel. « Tu sais, ce ne serait pas une grande perte pour moi si je te tuais ici et maintenant. Mais je ne suis pas un monstre. Je te fais une proposition. Si tu es aussi innocent que tu le prétends, prouve-le. Partage ton secret, et je te laisserai partir. »

Le cœur de Zia s'emballa. Elle devait trouver un moyen de gagner du temps, de détourner son attention. 

« Et si je refuse ? Que se passera-t-il alors ? » Demanda-t-elle, prenant un risque calculé.

Le prince s'accroupit à nouveau, son visage à quelques centimètres du sien. « Alors, je devrai utiliser des méthodes... Disons, plus convaincantes. Je suis sûr que tu ne souhaites pas découvrir à quel point je peux être créatif. »

Elle déglutit, l'angoisse montant en elle. Mais au fond, une étincelle de rébellion s'alluma. « Vous ne me ferez pas parler, » affirma-t-elle, la détermination soudainement ravivée.

Kaelen éclata de rire, une sonorité sombre et captivante. « Je n'ai pas besoin de te faire parler. Je peux très bien te torturer jusqu'à ce que tu crèves de douleur. Mais je préfère que tu me donnes les informations de ton plein gré. »

« Si je vous disais ce que je sais, qu'est ce que j'y gagnerais ? » Demanda-t-elle, cherchant à orienter la conversation.

Kaelen se redressa, réfléchissant. « C'est une bonne question. Peut-être que je pourrais t'offrir une protection, une vie loin de ce désert, loin de mes gardes et de mes flèches. Peut-être même un endroit où tu serais en sécurité. »

Les mots du prince résonnaient dans son esprit, mais Zia savait que tout cela pouvait n'être qu'un leurre. Elle devait jouer ses cartes avec précaution. « Je pourrais vous donner quelques informations sur ce que vous voudriez savoir. »

Kaelen s'approcha, son visage illuminé par un éclat d'intérêt. « Alors dis-moi, connaîtrais tu une ville par ici, un endroit, une oasis ? D'après mes sources, elle abriterait toutes sortes de criminels. »

Le cœur de Zia s'emballa. Il était bel et bien là pour Taniar. Elle ne trahirait jamais son village pour la pitié d'un homme tel que lui. Jamais elle ne laisserait Taniar aux mains de ce prince. Mais au moins, elle savait maintenant que des traîtres se cachaient parmi eux, ceux qui avaient conduit Kaelen jusqu'ici.

« Il n'existe aucune ville dans les alentours, je vous assure. Tout ce qui s'étend à perte de vue, c'est du sable, encore et toujours du sable, » insista-t-elle, feignant l'innocence.

« Très bien, » répondit Kaelen, visiblement déçu, mais un sourire pervers se dessina sur ses lèvres. « Sache que je ne suis pas un homme qui aime perdre son temps. Si tu n'as rien à me dire, je devrai envisager d'autres méthodes pour te faire parler. Alors adieu ? » 

Dans un nuage de poussière sombre, du sable qui se trouvaient autour d'eux encore il y a quelques secondes se formèrent en plusieurs petites lances dirigées vers Zia. 

Zia n'en croyait pas ses yeux. Le sable répondait à chacuns des mouvements de Kaelen. C'était à la fois époustouflant et terrifiant.

« Il va vraiment utiliser son pouvoir contre moi ?! » se disait elle, la peur la gagnant peu à peu.

Zia savait qu'elle devait agir vite. Elle bégaya à vive allure.

« Si vous me laissez partir, je pourrai revenir... Avec des informations, des rumeurs, des secrets que j'ai entendus en voyage. Et peut-être des nouvelles de votre ville inexistante. Je suis un très bon espion, vous savez. Je pourrais être votre informateur. »

Kaelen la fixa, son regard perçant comme une flèche. « Tu es plein de surprises, Zayn. Mais tout de même lâche devant la mort. Quand on veut on veut. Je vais te donner une chance. Mais souviens-toi, si je découvre que tu me mens encore, tu regretteras de m'avoir croisé. »

Le sable dans les airs retomba avec violence sur terre.

Le prince fit signe à ses gardes de s'approcher. Zia se redressa péniblement, mais s'effondra, la douleur de sa jambe la rattrapant. Cependant, elle avait gagné du temps, et une lueur d'espoir brilla dans son esprit. Si elle pouvait s'échapper, elle trouverait un moyen de protéger Taniar contre le prince.

« Portez-la et soignez sa blessure » ordonna Kaelen.

 Zia sut qu'elle devait agir rapidement. Chaque seconde comptait. Elle commença à élaborer un plan, une stratégie pour échapper à cette toile d'araignée dans laquelle elle était piégée.

Son esprit commença à divaguer. Elle sentait son corps flotté. Bientôt, ses yeux se fermèrent peu à peu, mais elle gardait un objectif fixe dans sa tête : retourner la situation à son avantage