C'était un peu le cas, si on s'efforçait de voir les choses sous le même angle qu'elle. Deux lits étaient placés contre le mur l'un en face de l'autre, chacun des deux côtés comprenant : Un bureau, une armoire, une commode et... la touche personnelle d'Amber. Moi qui avais voulu avoir une chambre individuelle, ça en donnait la même impression. Elle avait peint les murs de son coté en violet; la fenêtre qui était en face de la chambre apparaissait comme la frontière entre les deux côtés. Table noire, lit violet et bleu posters, photos... un peu comme une geek — chose qu'elle n'avait pas l'air d'être.
Je lui étais reconnaissante de ne pas avoir transformé toute la chambre en discothèque.
— Ça te plaît ? a demandé Amber. J'ai des goûts plutôt...uniques. Mais j'ai bien conscience que ça ne plait pas à tout le monde. Je n'ai pas voulu imposer à ma future colocataire mon style, d'où... (Elle pointa les deux côtés de la chambre.) cette légère différence niveau déco. Mais évidemment, je t'aiderai à aménager ton côté, je suis plutôt douée niveau peinture ! ajouta-t-elle avec un clin d'œil.
— Je ne dirais pas que c'est moche, mais je m'abstiendrai de tout commentaire, ai-je répondu en rigolant.
Amber a retiré ses ses escarpins et s'est vautrée sur son lit, repoussant deux coussins dont un d'environ un mètre de Severus Rogue.
— Tu es gentille. Mais attends que ton côté soit fait, on a peut-être des goûts complémentaires et le résultat en sera bluffant !
J'ai souri et rapproché ma valise de mon lit.
— Tu n'as jamais eu de colocataire depuis ton arrivée ici ?
Amber a serré une peluche qui représentait quelqu'un que je ne connaissais pas avant de me répondre.
— Non, je suis arrivée à la dernière minute. Et les autres filles ont choisi de rester avec leurs copines. Une chance que notre nombre soit impair. Enfin, qu'il l'ait été avant ton arrivée.
J'ai ouvert ma valise en commençant à sortir mes affaires.
— Et donc, est-ce que je dois m'attendre à ce que tu me fiches dehors ?
— Pas si tu as de bons goûts musicaux, a-t-elle répondu en haussant les sourcils. Et de bons goûts esthétiques surtout !
— D'accord, j'achèterai un oreiller de chasseur de démons. Comme ça on sera assorties. (J'ai reporté mon attention sur sa peluche.) Qui est-ce que c'est supposé être ?
Elle écarquilla les yeux en le levant dans les airs.
— Sacrilège ! C'est Magnus Bane, le grand sorcier de Brooklyn, bon sang. (Elle le tourna vers elle.) Pardonne-la mon chéri, elle ne sait pas ce qu'elle dit.
— Je peux savoir pourquoi est-ce-que tu as deux sorciers dans ton lit ? Ils sont d'accord au moins ?
— Ils ne sont rien de plus que les faiseurs de magie les plus respectables ayant jamais existé ! Il est normal que je m'intéresse à mes prédécesseurs, dit-elle en se redressant, Magnus dans les bras.
Je fis la moue en sortant mon pyjama orange.
— On... parle bien de personnages fictifs là ?
— J'te jure... Le fictif tire sa source de la réalité. Je suis sûre que J.K Rowlins et Cassandra Claire nous ont caché certains détails...
Je secouai la tête en souriant. Satisfaite du feeling qu'il y avait entre nous.
— Sinon... dit-elle en retirant ses lunettes pour se frotter les yeux. Qu'est-ce qui t'amène ici ?
J'ai étouffé un bâillement en abandonnant le rangement de ma valise, et je me suis allongée, contemplant une tâche suspecte au plafond.
— Avec Daryl, on aime bien dire que c'est à cause de l'usage de notre "magie" non déclarée. Mais devant une sorcière, c'est un peu insultant (Elle esquissa un sourire.). On a combattu quelques démons ici et là, sans certificat officiel, sans autorisation et en se faisant légèrement remarquer.
Amber haussa les sourcils en se grattant l'arrière du crâne.
— Ouah, je m'attendais à quelque chose de plus... grave (Elle fronça les sourcils en détachant son chignon, dévoilant ses longs cheveux bruns frisés.). Enfin, c'est le cas en général. Et c'est plus rassurant que de dormir avec une dégénérée.
— Et toi, alors? demandai-je.
— Mmh ? répondit-elle distraitement.
— Qu'est-ce que tu as fait ?
Elle fuiya mon regard un instant et j'eus l'impression voir un voile traverser son regard, mais elle se ressaisit.
— Quelque chose de... Pas aussi innocent que tu pourrais le croire mais pas aussi grave que tu pourrais l'entendre.
J'allais en demander davantage mais en la regardant j'ai su que la discussion était close et qu'il n'était pas nécessaire d'insister.
— Tes parents sont tous les deux des sorciers ? tentai-je dans l'espoir de dissiper le malaise.
— Je suppose, répondit-elle vaguement.
Elle prit sa peluche de Magnus et la posa sur ses genoux, puis sortit de je-ne-sais-où une autre peluche qui représentait un animal noir aux yeux verts. Je fronçai les sourcils en tentant de déterminer son espèce. Amber dû me voir puisqu'elle l'a prit entre ses mains comme le ferait une YouTubeuse beauté avec un nouveau fond de teint.
— J'ai beaucoup de choses à t'apprendre, soupira t-elle. C'est Krokmou, de Drag...
— Oh mais oui ! m'exclamai-je avec plus d'enthousiasme que je n'aurais voulu. Je le connais !
— Hallelujah ! s'exclama-t-elle en levant les bras vers le ciel. Tu n'es pas complètement perdue.
Qui aurait cru que j'éprouverais une telle fierté à identifier une peluche ?
— Donc, reprit-elle. Ça c'est Krokmou, je ne te fais pas de dessin, je crois que c'est évident que c'est un Dragon. Mais là, on va dire que c'est un démon. Et... (Elle chercha quelque chose du regard.) Voilà, dit-elle en prenant cette fois-ci le grand oreiller Severus. Ça c'est un sorcier.
Je me redressai en l'écoutant comme je le ferais à mon cours de Botanique.
— Pour donner naissance à un sorcier, on a besoin soit : D'un sorcier (Elle leva Severus en l'air.) et d'un autre sorcier (Elle leva ensuite Magnus.). D'un sorcier et d'un démon (Elle releva Krokmou.). Et dans de rares cas, d'un humain et d'un démon.
Amber se frotta la lèvre en réfléchissant.
— Je n'ai pas connu mes parents, donc je ne sais pas trop. Mais j'aime bien me dire qu'ils étaient tous les deux de grands et puissants sorciers, enfin (elle me regarda.) tu vois ? C'est toujours mieux que de me dire que je m'entraîne à tuer ce qui pourrait être un parent éloigné.
— Je vois que tu es très réaliste, me moquai-je.
— Et toi alors ? Tu n'es venu qu'avec ta mère, tes parents sont divorcés ?
— Non, ils sont tellement heureux ensemble que ça m'écœure. Mon père est resté pour veiller sur la maison (Je secouai la tête.) d'après ma mère.
— C'est dur.
J'ai recouvert le matelas nu avec un drap-housse m'appartenaient, fait mon lit et demandé :
— L'autre type, celui qui est avec mon frère euh...
— Alex ?
Je hochai la tête.
— Tu es venue avec lui, vous devez être amis, non ?
— On était en binôme l'année dernière au cours de combat, et quelques fois on attendait ensemble à la cantine. Il est sympa. (Elle haussa les épaules.) Il me tient au courant de ce qui se passe ici quand je décide de passer la journée dans ma chambre.
— Un allié dans un monde de brutes, dis-je.
— Si on veut oui, rit-elle.
— Quand je t'ai vue je me suis dit que tu devais être être quelqu'un de vachement populaire.
Elle soupira.
— Ben, commença-t-elle. Les autres filles me proposent de m'assoir avec elles, la marque de mes vêtements et elles m'invitent à leur soirées pyjamas et autres trucs. Et puis, les garçons me suivent comme des caniches (Elle eut une grimace de dégoût). Je n'aime pas ça. Je veux dire, je ne suis pas une paria, mais (Elle inclina la tête.) je ne veux pas être amie avec eux, ce ne sont pas le genre de personnes que je fréquenterai. Ça se voit qu'ils sont genre, archi superificiels et que l'image qu'ils renvoient compte pour eux plus que tout (Elle me regarda dans les yeux.) Mais toi... c'est différent, on dirait.
Je lui sourit et tendis la jambe.
— Contente de savoir que je corresponds à tes critères. Poignée de jambe ?
Elle s'esclaffa et se redressa pour atteindre ma jambe.
— On doit croiser nos genoux ? demanda-t-elle perplexe, les sourcils froncés.
— Si on y arrive sans se tordre le dos.
-Si je me fais une scoliose, je te poursuis en justice mais challenge accepted, s'exclama-t-elle avec une parfaite imitation de Neil Patrick Harris en croisant son genou avec le mien.
Nous avons ensuite discuté quelques minutes avant qu'elle ne se relève.
— Je dois régler deux trois trucs avec l'administration de ce pénitencier. Tu ne seras pas triste sans moi ?
Je fis une moue boudeuse. Lorsqu'elle ouvrit la porte elle faillit bousculer mon frère et ma mère et murmura une excuse.
— Chérie, tu as trouvé tes marques ? demanda ma mère en se laissant choir sur mon lit.
— Ça fait juste un quart d'heure qu'on est là, tu t'attends à quoi ? Évidemment qu'elle a trouvé ses marques, ironisa mon frère.
Elle lui lança un regard noir en guise de réponse.
— Amber est sympa, rien à signaler de ce côté là, la rassurai-je.
— La décoration est... intéressante, commenta-t-elle en observant la chambre.
— Elle a des goûts assez particuliers, c'est vrai.
— C'est sûr, acquiesça Daryl en regardant ses peluches. Elle a pas l'air d'avoir la lumière à tous les étages en plus.
Ma mère tapota le lit de sa main pour inviter mon frère à s'assoir à côté d'elle.
— Je sais que vous m'en voulez — que vous nous en voulez. Mais c'est pour votre bien. Et ça ne durera pas longtemps (Elle fit passer son regard de Daryl à moi puis de moi à Daryl.) Vous vous adapterez et vous oublierez même mon existence, plaisanta-t-elle en tentant de refouler ses larmes.
La gorge nouée, je posai ma tête sur son épaule et articulai lentement.
— Ne t'en fais pas, maman.
Elle se tourna vers mon frère et l'embrassa sur la tempe.
— Tu t'y feras mon chéri, murmura-t-elle.
Mon frère la regarda étrangement avant de baisser les yeux.
Les yeux brillants de larmes, ma mère nous a serré contre elle.
— Je vous aime mes anges.
— Moi aussi, ai-je balbutié.
Et après nous avoir fait promettre de l'appeler trois fois par semaine, elle est sortie.
Je me suis rapprochée de mon frère qui passa son bras autour de mes épaules et j'ai pleuré comme une lavette.
J'aime beaucoup le personnage d'Amy. Elle est assez réaliste avec un caractère bien à elle. C'est vraiment très agréable à lire !
C'était le destin !!
J'ai essayé de créer un personnage différent des protas de mes deux autres histoires, plus crédible et moins... idéalisée (type fille super belle, forte, intelligente....), ça change et surtout, c'est agréable à lire de temps en temps !
Ouiiii, ça change des persos tout parfait/zéro défauts, hyper plats !
Je me suis refaite Friends et The Big Bang Theory, mélancolie, mélancolie quand tu nous tiens... (Bientôt au tour de 90210 !)