Quand j'ai séché mes larmes, Daryl était encore avec moi. Bizarrement, il n'avait pas envie de s'en aller. Je pense qu'il devait se sentir mal à l'idée d'être dans un endroit aussi grand avec autant de monde.
On est restés silencieux pendant presque une heure durant laquelle Amber ne s'était pas montrée, je la soupçonnais de nous avoir laissés seuls délibéremment.
Il nous restait une heure avant le dîner. J'ai alors proposé à mon frère de visiter les lieux. J'avais ouvert les deux portes de notre chambre, espérant y découvrir des salles de bains séparées. À ma déception, il s'agissait de placards.
L'unique salle de bain de l'étage se trouvait au bout du couloir, et, comme le reste du manoir, était sinistre.
La lumière provenait d'ampoules électriques de faible puissance entourant un grand miroir accroché au dessus d'une série de lavabos. Ce qui signifiait que les cabines de douche, au fond, étaient plongées dans la pénombre.
En examinant, j'ai réalisé que je n'avais jamais eu de véritable raison d'employer le mot « moisi » avant ça.
J'ai ensuite réalisé que Daryl n'avait probablement — et certainement — pas le droit de se trouver à cet étage, et encore moins dans les douches. Il devait le savoir mais je me doutais qu'il le faisait exprès. Sûrement dans l'espoir de se faire sermonner ou même renvoyer. Je secouai la tête en pensant à ça.
En plus des douches moisies, quelques baignoires au pieds griffus trônaient le long d'un mur, séparés or des prevents arrivant à la taille. Je me demandai qui oserait prendre un bain avec si peu d'intimité. Peut-être la nudiste de tout à l'heure.
— C'est répugnant, ai-je pensé tout haut.
Pour seule réponse Daryl fit une moue dégoûtée.
Au risque d'attraper toutes sortes de maladies contagieuses, j'ai marché jusqu'aux lavabos et je me suis aspergée le visage d'eau. En me regardant dans le miroir, j'ai remarqué que mes cheveux avaient cessé de ressembler à une crinière de lion et étaient redevenus le fillet de carottes râpées habituel.
Après plusieurs minutes de visite, Daryl a dû réaliser l'inutilité de mes actions puisque après un « Je te laisse à tes activités, je vais m'emmurer. » m'abandonna dans le couloir.
Je suis ensuite arrivée dans le « séjour » où chahutaient un groupe de filles qui s'y trouvaient. Une fille aux cheveux bleus et un piercing au nez était étalée sur le fauteuil, casque aux oreilles, ne prêtant attention à personne. Il y en avait ensuite une autre qui s'était teint les cheveux en noir, sûrement une blonde, son teint était beaucoup trop clair et ses yeux trop bleus pour être une vraie brune. Elle lisait un livre dont je n'arrivais pas à déterminer le titre, assise sur une commode, près de la télévision. À côté d'elle, une vraie brune qui avait retenu ses cheveux en queue de cheval, cette fois-ci, semblait parler seule. Ce n'est qu'en m'approchant vers le piano du fond que je remarquai qu'elle s'adressait en réalité à la fausse brune.
En m'approchant du piano je remarquai qu'il était déjà pris. Je ne l'avait pas vu puisqu'il était surélevé. Aucun son ne s'y échappait, j'ai d'abord pensé qu'il était abîmé, mais en l'approchant je remarquai que la personne assise n'y jouait tout simplement pas. Lorsqu'elle releva les yeux, j'ai reconnu le loup-garou (ou louve-garou ?) qui s'était transformée plus tôt à mon arrivée, cette fois-ci elle était habillée. Elle me lança un mauvais regard avant de se lever, me bousculant presque.
— Prends le ton piano, il est minable. Comme tout ici.
En la suivant du regard j'ai remarqué que la fausse brune la regardait aussi, et que la fille avec des cheveux bleus avait furtivement levé la tête pour me regarder avant de refermer les yeux, replongeant ainsi dans son univers musical.
La brune se pencha vers la fausse blonde, lui chuchotant quelque chose les yeux rivés sur la nudiste-pianiste qui lui répondit en hochant la tête.
— Amélia ? m'a fait sursauter une voix.
Je me suis retournée. Trois beautés de tenaient devant moi. J'ai cligné des yeux. Non, en fait, elles n'étaient pas si belles que ça. Celle du milieu avait une cascade de boucles rousses qui descendaient jusqu'à sa taille. Elle n'avait pas de tâches de rousseur — Une raison suffisante pour se rendre aussitôt haïssable à mes yeux.
À côté d'elle une blonde aux cheveux raides et aux yeux verts, bronzée, genre Californienne. La plus petite, sûrement une brésilienne, plus petite que moi. Elle était plus jolie que la blonde mais moins jolie que la déesse rousse.
Je devrais les regarder étrangement car la blonde gloussa :
— C'est bien toi, Amélia Walsh ?
— Je préfère Amy.
— On te cherchait, à susurré la plus petite des trois. Je suis Abbigaelle Lopez. Et voici Queen Hammer, a-t-elle ajouté en désignant la blonde. Et Taylor Harris.
Je les regardai à tour de rôle et vis du coin de l'œil que la fausse blonde nous regardait — Et nous écoutait.
— Nous sommes en quelque sortes le comité d'accueil des nouveaux élèves. Alors... bienvenue !
Elle m'a tendu la main, et après m'être demandée un instant si je devais baiser celle-ci, j'ai finis par la serrer.
Elle avait dû me regarder scruter la salle, parce qu'elle se retourna.
— Elle, dit-elle en pointant la fille aux cheveux bleus. C'est Scout Fabrey. Et là bas, Sophia Sun et Victoria Clain, continua-t-elle en montrant à tour de rôle la fausse brune et la brune.
Victoria descendit de la commode en s'approchant de nous et je vis Queen et Taylor se tendre.
Elle me tendit la main que je serrai en retour.
— Tu peux m'appeler Tori.
Je lui souris de manière plus naturelle qu'à Abbigaelle.
— Amélia. Juste Amy.
— Bienvenue ici alors, juste Amy, répondit-elle avec un grand sourire.
Taylor s'avança brusquement et le sourire de Tori s'effaça.
— C'est bon ? T'as fini ? On était en train de discuter, alors retourne faire ta sorcellerie avec ta copine la nécromancienne.
Je jetai un œil à Sophie qui ne ratait rien à l'échange.
— Si j'étais toi, je serai plus polie. Parce que à en juger par ton corps cadavérique, Sophie aura pas de mal à jouer avec tes jolies petites articulations.
— Nécromancienne ? demandai-je avant de laisser Taylor répondre.
— Oui, elle ressuscite les morts, m'expliqua-t-elle comme si je ne savais pas ce que cela voulait dire.
— Ça doit être pour ça que t'es encore là, ajouta Queen en ricanant bientôt suivie par Taylor et Abbigaelle.
Après un regard de dégoût, Tori s'en alla, bientôt suivie par Sophie qui me jeta un dernier regard.
— Ne fais pas attention à elle, me dit Abbigaelle. Elle est tout le temps comme ça, ajouta-t-elle comme si c'était elle la fautive.
— On voulait te proposer de manger avec nous pour le dîner. On fera connaissance comme ça ? proposa Queen.
— C'est gentil mais, j'avais l'intention de manger avec mon frère. Et sûrement ma colocataire (Abbigaelle fronça les sourcils et je poursuivis) Amber.
— Oh, fit Taylor. Invite-les aussi.
— Je...
— Nous allons saluer les autres nouveaux, on se voit tout à l'heure.
Tout à coup une question me brûla les lèvres. Tandis qu'elles se retournaient pour s'en aller, je m'adressai à Abbigaelle.
— Vous connaissez la nouvelle ? C'est un loup-garou.
Abbigaelle me regarda et sortit une feuille de sa poche qu'elle déplia.
— Il y a beaucoup de nouveaux mais, si tu parles de celle qui s'est transformée à son arrivée et qui était ici, elle s'appelle... (Elle fronça les sourcils en regardant sa feuille.) Madison... Madison, White. Madison White. (Elle leva les yeux vers moi.) Pourquoi ?
Je haussai les épaules.
— Curiosité.
Je vis Queen et Taylor échanger un regard moqueur.
— Bien, alors... À plus tard, Amy, me salua Abbigaelle.
Les trois filles s'en allèrent et Scout qui venait de se lever du fauteuil passa à côté de moi pour sortir à son tour.
— Bienvenue chez les fous, fit-elle.
Puis elle s'en alla, me laissant seule dans la pièce.
Est-ce que tu comptes sortir la suite bientôt ? J'ai hâte de te lire à nouveau !
Mais demandé si gentillement... JE FAIS ÇA CETTE SEMAINE ! (il faut juste que je corrige un peu toutes les fautes (parce qu'il doit y en avoir PLEIN))
À plus dans le bus :))