Chapitre XII – Chercher des poux et dépouiller

Notes de l’auteur : en plus de sa langue maternelle (l’ondéen), la protagoniste de ce récit emploie de temps à autres le verlé. Afin de les différencier, les conversations en verlé sont retranscrites en italiques.

Le prince Shen, qui n’avait pipé mot jusque‑là, leva un doigt timide :

« Et si nous avancions en ligne de quatre, main dans la main ? »

Un ange passa.

« Certes, soupira Martinelle. Rétrospectivement, c’était la solution évidente.

— Quant à monsieur l’ambassadeur, il peut bien suivre derrière nous, je gage qu’on le remarquera à peine », jeta sa voisine à la figure de Durillon.

Celui‑ci, pour toute réponse, avala une autre pastille.

Guillonne agrippa le bras droit du prince Shen, qui attrapa sur sa gauche celui de Martinelle, qui écopa d’Hori à l’autre bout de leur rangée.

Ce plan se heurta toutefois à la largeur réduite du passage où leur quatuor devait s’engouffrer. Plutôt qu’une respectable haie d’aristocrates, leur procession rappelait un attelage de bœufs coincé dans une ruelle. Shen et Martinelle durent se serrer épaule contre épaule pour empêcher leurs compagnons de s’écraser contre les parois de tissu qui formaient ce tunnel. Arrivés au bout, ils tombèrent sur deux esclaves armés d’estramaçons, torses nus et têtes couvertes de masques argentés. Leurs trapèzes puissants tressaillaient. Ces gardes dissimulèrent à grand‑peine leur fou‑rire alors qu’ils écartaient le lourd rideau en pilou rouge qui menait à la salle du trône.

« Je vous attendrai ici, regretta l’ambassadeur.

— Comment, vous ne participez pas à l’audience ? Vous êtes pourtant chargé de notre protection, s’épouvanta Martinelle. Si les choses s’enrayent…

— Il s’agit d’une assemblée clanique de la plus haute importance. Seul l’entourage immédiat de l’impératrice y est convié. Je vous enjoins à prendre cet arrangement comme témoignage de la confiance de ces Verlandais, de leur volonté de se rapprocher de vous. Ne vous inquiétez pas, je resterai ici à vous écouter !

— Quel soulagement pour nous », lâcha Guillonne sans entrain.

Une voix de soprano, ou peut‑être de castrat, annonça leur venue :

« Fille des Landes, corps d’Astarté ! Voici que paraît face à toi le prince Shenedjemhotepsekhemnerefkherou, clanneret de la serpe impériale… ton serviteur. »

Des tribunes surplombaient cette arène circulaire, recouverte de sable épais en son niveau inférieur. La torche du drapeau verlandais apparaissait en contour entre les mottes de terre battue. Quatre‑vingt‑dix‑sept nobles s’étaient rassemblés dans les cathèdres de ces gradins, pour scruter les nouveaux venus. Tous portaient à la ceinture une serpe, rappel des hauts‑faits de leur lignée avant son élection à la dignité suprême par les autres clans, un siècle plus tôt. Hommes comme épouses, enfants comme vieillards, tous ces clannerets portaient d’amples vestes hiératiques, longues comme des aubes. Leurs tons neutres s’accordaient à leur silence. Les accompagnaient des esclaves masqués qui restaient debout. Et entre eux s’élevait un dais gigantesque. La gaze rouge encadrait le trône de nacre d’où triomphait leur quatre‑vingt‑dix‑huitième membre et clanarque, a priori la femme la plus puissante du monde : l’impératrice Ankhti.

Sa Majesté s’était rabougrie depuis l’exécution de Son dernier portrait officiel, vingt ans plus tôt. Son visage tacheté disparaissait dans Ses propres rides. Martinelle aperçut deux bosses étranges qui déformaient Sa longue robe d’apparat, un peu en‑dessous ses genoux ; c’étaient en réalité Ses pieds, qui flottaient dans le vide. Emmitouflée dans Sa gabardine plumée qui ne laissait dépasser que Sa tête ratatinée, Elle ressemblait à un nourrisson éclos dans un chou rouge. Ses épaulettes en électrum esquissaient deux vautours perchés de profil, de chaque côté de sa tête.

Avec grâce, le prince Shen délia ses mains et s’agenouilla face contre terre, avant d’articuler la formule rituelle :

« Fille des Landes, Dagetidoutipikahaymesytankhti… Toi en qui vit Astarté… le temps est venu pour moi d’agrandir le clan.

— Alors relève‑toi et laisse nos hôtes se présenter », s’érailla la vieillarde.

Guillonne put donc s’avancer et s’accroupir à son tour, sans pour autant présenter sa nuque puisqu’elle ne comptait pas parmi les sujets de l’empire.

« Votre Splendeur, le roi Gertraud transmet ses hommages à Sa Majesté, ainsi que ses meilleurs vœux de vie, force et santé », annonça‑t‑elle en ondéen.

L’interprète à la droite de l’Impératrice reformula cette annonce en verlé pour l’assistance. Son crâne rasé et les bijoux incrustés à même sa peau révélaient son statut d’eunuque. Les clans changeaient de fief tous les ans, ce qui compliquait l’administration. Ainsi dépendaient‑ils de lettrés expérimentés et sédentaires, qui servaient les clanarques successifs de leur ville. Pour les empêcher de fonder une lignée et de leur transmettre un patrimoine, ces esclaves étaient systématiquement castrés. On prétendait aussi que ces messires verlandais s’en servaient pour des jeux pervers dans leurs carrioles.

« Je les accepte, s’égaya l'aïeule en hochant la tête. Soyez la bienvenue dans mon humble demeure, princesse. Je me flatte de voir votre illustre souverain m’envoyer personne si chère à son cœur, et d’une telle beauté, pour épouser mon petit Shen. »

Martinelle étouffa un cri d’horreur ; on venait de la confondre avec sa demi‑sœur !

Shen lui rendit un regard désemparé. Hori restait pensif. Seule Guillonne n’avait pas compris ce qui se tramait. Pourtant le traducteur, lui, paniquait. Les gens autour d’eux commençaient à prendre note de son retard. Mais que pouvait‑il y faire ? Il ne pouvait tout de même pas corriger l’Impératrice devant ses vassaux. Peut‑être craignait‑il qu'elle le punît. D’ailleurs celle‑ci lui adressait déjà un regard d’impatience.

« Bougre d’inutile, s’énerva‑t‑elle. Qu’attends‑tu pour dire à la princesse de Figuette que… »

Prise d’une inspiration soudaine, Martinelle fonça pour se jeter à genoux aux pieds de la tribune.

« Ce sera pour moi une joie, ânonna‑t‑elle en verlé. Et puisque vous venez de me mentionner, Fille des Landes, je me présente devant vous pour vous remercier de ces compliments. Quoique la main du prince Shen soit pour moi un honneur plus grand encore. »

Des murmures se répandaient dans les galeries supérieures. Les clannerets croiraient‑ils à cette comédie grotesque ? D’aucuns se souviendraient que c’était bien à Guillonne que l’Impératrice s’était adressée. Martinelle avait improvisé ces louanges, en déformant le sens des mots prononcés par la vieille Verlandaise. Cependant la physionomie de l’eunuque se détendit, et il recommença sa traduction simultanée. Ankhti n’y vit apparemment que du feu, car elle poursuivit son badinage :

« Avez‑vous fait bon voyage sur la mer Mauve ? Des pirates y rôdent en ce moment.

— Les milans nous ont volé quelques carcasses de poissons, plaisanta Martinelle pour détendre l’atmosphère. Ma sœur leur a fait cher payer ce larcin.

— Quelle aventure, rit l’aïeule. Mais il me semble reconnaître ici un visage mieux connu. Clanarque, laissez mes vieilles prunelles vous examiner. »

Sans se départir de sa fierté habituelle, Hori fit les salutations d’usage.

« Estimé Mahoukeperhori, nous avons là tout ce dont nous avons besoin : deux hommes, une femme et des témoins. Si j’ai bien compris, c’est à vous que mon doux Shen souhaite s’associer pour prendre la princesse Martinelle en épousailles. Le clan de la Hache a‑t‑il donné son assentiment ? »

Cette question n’était que pure formalité protocolaire ; en tant que clanarque, l’intéressé pouvait convoler selon son bon vouloir, sans consulter ses clannerets‑électeurs.

« J’ai le plaisir de le confirmer, confirma‑t‑il sans aucun plaisir. Cependant mon clan a atteint la limite réglementaire de cent représentants… je ne puis donc prendre une épouse légitime. Afin d’honorer cette promesse, je n’ai d’autre choix que de briguer une place dans l’illustre clan impérial.

— C’est effectivement inévitable, pépia la Fille des Landes. Toutefois un tel honneur vous imposerait d’abandonner votre charge de clanarque, et de ne plus compter parmi les clannerets de la Hache.

— Bien entendu. Mon abdication du clan prendra effet à partir du mariage. »

À nouveau les nobles papotèrent. D’un coup de sa canne d’or sur le sol, l’Impératrice les fit taire. Cependant, alors que l'ordre semblait rétabli, un des clannerets toussota sans gêne et se leva pour intervenir :

« Moi, Panebkennadjersisantefdidiachedtit, avatar sacré de Kébehsénouf, prends la parole en cette assemblée. »

C’était un gentilhomme au ventre replet, le nez et les joues rougies de couperose. Des regards inquiets l’assaillirent tandis qu’il descendait vers l’arène via le portillon prévu à cet effet. Indifférent aux réactions des deux Orgéliennes, il présenta des deux mains sa serpe à l’Impératrice. Puis, sans montrer la moindre douleur, il passa l’arme sur le bout de son index droit. Martinelle frémit tandis qu’il présentait sa coupure à l’assistance, et entachait le sable de quelques gouttes de sang.

« Fille des Landes, je réclame plébiscite pour ce mariage », annonça‑t‑il le plus simplement du monde.

Des cris ébahis s’élevèrent dans la salle d’audience. À la perspective d’un vote au sein des princes‑électeurs, le cœur de Martinelle sauta une respiration. Que se passerait‑il s’ils se dédisaient, s’ils la renvoyaient chez elle ? Quelle humiliation ce serait pour la royauté ! Et comme on s’empressait de blâmer les deux princesses en visite pour cet échec !

« Il reste quelques problèmes épineux, expliqua le trouble‑fête. En intégrant la sœur d'un souverain étranger au sein de l’assemblée suprême, en faisant d'elle une clanneresse impériale… nous lui donnerions aussi droit de vote ! Sans compter qu'elle emmènerait un des nôtres à l’étranger. Shen est un de mes neveux ! Nous n’avons pas pesé les conséquences de ce choix. En conséquence, je soumets ce projet d’union à un référendum de confiance. »

Il avait bien dit « un », et non « deux » des leurs. Étrangement l'intégration future d’Hori dans la famille n'entrait pas dans ses calculs. Ce dernier, furieux, bondit et agrippa le prince Paneb par le col pour lui cracher des menaces, nez à nez :

« Vous vous opposez aux volontés de votre suzeraine ? La décision d’intégrer quelqu’un à son clan lui appartient entièrement ! C’est son droit divin…

— Quel que ce soit le résultat du plébiscite, j'exécuterai scrupuleusement ce que m’ordonne ma suzeraine… et grand‑mère, promit son adversaire avec détachement. Mais plébiscite il y aura. C’est mon droit divin.

— Quelle perte de temps, gronda la vieille harpie. Tout vote se heurterait nécessairement à mon droit de veto… »

Ses doigts hargneux frottaient le bec du vautour sculpté sur une de ses épaulettes. Solennel, un jeune homme à la droite d’Ankhti renchérit :

« Paneb, pourquoi remettre en cause cette alliance ? Toi et l’Impératrice en avez discuté maintes fois. Songe également que Sa Majesté le roi Gertraud nous envoie Ses sœurs à grand frais, et qu’Elle se courroucera si la Verlande revient sur ses promesses.

— La Fille des Landes m’a comblé de fierté en sollicitant mon avis dans un cadre privé, gloussa ledit Paneb. Disons que je suis curieux de voir ce qu’en pense réellement le clan, en session plénière…

— Qu’il en soit ainsi, se résigna la dirigeante. Clanarque, lâchez mon petit‑fils et laissez ses semblables se prononcer en paix. »

Hori rejeta celui‑ci avec une brutalité égale à sa frustration. Pourtant Paneb, narquois, ne recula pas d’un pouce. Le sang de Martinelle battait contre ses tempes. Le prince Shen la releva du sol en lui prêtant son bras, mais ses yeux fixes et amincis trahissaient sa nervosité. Guillonne, non loin, se cachait la bouche de ses mains. L'interprète venait de lui transmettre avec une vitesse surhumaine les enjeux de ces pourparlers, sa voix à peine audible durant ces altercations. Plus aucun Verlandais en présence ne ménageait son débit de parole.

Tout sourire, l’inopportun Paneb étendit ses bras en croix et exhorta :

« Clannerets de la Serpe ! Qui se prononce ici en faveur de ces fiançailles ? »

Une vingtaine de ces messires‑dames levèrent leurs paumes, en même temps que le prince Shen resté en contrebas. Pendant quelques secondes rien ne se passa. Martinelle, horrifiée, crut que le « Oui » ne l’emporterait pas. Quelques exclamations étonnées semblèrent confirmer ces craintes, et un éclair de colère éclata dans les yeux de la cheffe d’État. Néanmoins l’homme à la droite de l’Impératrice élevait déjà son poing, et son voisin fit de même. Lentement poussa une forêt de mains dressées. Bon dernier, l’impromptu qui avait exigé cette consultation hissa lui aussi son bras.

Le cœur de Martinelle se remit à battre normalement. Elle ne s’en était pas rendue compte sur l’instant, mais elle avait agrippé Shen au poignet tout le long du vote. Le prince, gêné, retira sa main.

« Unanimité, maugréa l’Impératrice. Paneb, te voilà satisfait ?

— Je souhaitais démontrer à la princesse que chacun dans le clan bénit ce mariage de ses vœux. »

Cet argument laissa Martinelle de glace. S’il approuvait ce projet de double‑union, pourquoi s’était‑il donné la peine d’exiger un vote ? Elle supputait que cet enquiquineur s’était attendu à un vote de contestation conséquent, puis ravisé au dernier moment. Pourtant, tandis qu’il remontait vers son siège, elle aperçut sur son visage un rictus de satisfaction. Le clanarque Hori le garda bien à l’œil tandis qu’il ironisait :

« Quelle touchante attention… En avons‑nous fini, Fille des Landes ? Les princesses ont fait long voyage. Il leur tarde de se reposer.

— Je n’ai jamais dit cela, s’indigna Martinelle en ondéen pour leur éviter un scandale supplémentaire.

— Voyez, elle est si fatiguée qu’elle en oublie notre langue, l’ignora‑t‑il.

— Nous aurons l’occasion de nous rattraper au banquet d’accueil, proposa le bras‑droit de l’Impératrice d’un ton conciliant. Sans anicroches, j'espère.

— C’est vous qui m’épuisez, trancha l’Impératrice en claquant des mains. La séance d’audience est levée. »

Huit esclaves soulevèrent son dais, en réalité une litière géante. Sans quitter ce trône mobile, elle disparut dans les coulisses situées derrière les tentures. Ensuite ce fut le branle‑bas de combat. Les cathèdres raclèrent le plancher des tribunes alors que se levaient les clannerets. Courtisans et servants disparaissaient sans demander leur reste vers l’une ou l’autre ouverture cachée par des rideaux. Leurs hôtes se retrouvèrent seuls au centre du cirque.

« Nous nous en sommes plutôt bien tirés, constata Shen d'un air soulagé.

— Vous divaguez ? C’était une catastrophe, haleta Guillonne.

— Croyez‑moi… Si Paneb avait voulu organiser un vrai vote de protestation, il l'aurait fait. »

Hori, contrarié, déguerpit par le même passage d’où ils étaient venus, sans dire au revoir.

« Je ferais mieux de l’arrêter, s’excusa Shen. Il risque encore d’offenser quelqu’un…

— Attendez, l’implora Martinelle en tendant son bras.

— Ah ! J’oublie tous mes devoirs. »

Il lui baisa la main d’un sourire trop mince et hésitant pour cacher son empressement, puis fit révérence à la princesse Guillonne. Alors qu’il courait après Hori, ses jambes faillirent percuter l’ambassadeur qui écartait le rideau. Celui‑ci ne parut pas s’en formaliser. Guillonne, qui battait furieusement son éventail, s’agaça :

« Comme vous vous faites discret, monsieur… Veuillez nous pardonner de vous avoir oublié !

— De ce que j’ai entendu, vous n’aviez guère besoin de mon aide, rit Durillon. C’est tout le sel de ces audiences privées ! Les Verlandais vous ouvrent leurs cœurs sans fioritures. Cette Cour m’a toujours paru plus chaleureuse que celle de l’Amplair… et puis, on y règle les conflits plus vite. N’avez‑vous pas remarqué ? Le plébiscite s’est déroulé en deux temps… D’abord nous avons cru à une défaite, puis, alors que l’Impératrice s’apprêtait à reprendre la parole pour appeler les “Non”, certains membres du clan ont recommencé à voter.

— Vous n’allez pas me faire croire qu’ils ont changé d’avis sur mon… mes mariages en cours de route, s'étonna Martinelle. Je gage que ces derniers votants ont traîné des pieds pour… montrer à l’Impératrice qu’ils ne soutiennent cette alliance avec l’étranger qu’à contrecœur ?

— J’espère que vous avez raison, princesse. »

Que voulait‑il dire par là ?

« Attention ! »

Guillonne avait poussé ce cri en montrant le plafond.

Martinelle leva les yeux et vit une poutre s’effondrer sur elle.

Elle voulut se protéger de ses bras. Cependant elle se ravisa en voyant les ouvriers masqués qui retenaient à mi‑hauteur la grande planche par de solides cordes, depuis la tribune. La toile que retenait cette pièce de charpente chuta sur elle‑même, avec lourdeur. En quelques secondes, la pagode s’ouvrit à l’air libre. Ce squelette de bois, désormais nu, révéla un ciel bleu entre ses côtes.

« La Fille des Landes commence déjà à démonter le camp, s’émerveillait Durillon. Ce soir le clanarque du Sabre nous hébergera au Palais des Pachas… Mais après‑demain, nous partons ! »

Sidérée, Martinelle vit les ouvriers grimper jusqu’au sommet du bâtiment, tels ces gabiers sur les mâts des bateaux qui frayaient dans le port de Chrysée. Ils commençaient déjà à dévisser le pigeonnier. D’ici quelques heures, le Palais de Toile aurait disparu. L’Impératrice pouvait, d’un claquement de doigt, tout faire… et défaire. Cette rapidité d’exécution apeura Martinelle. L'Orgélie l'avait habituée aux manoirs séculaires, aux repères solides. Ici, la vie ne tenait qu’à un fil.

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blairelle
Posté le 11/11/2024
Plusieurs remarques :
"mes gens ont… oublié de mettre à jour le protocole prévu pour la princesse Barnabette" : pourtant Guillonne est toujours plus haut placée que Barnabette dans la hiérarchie, donc même si ça avait été Barnabette et non Martinelle, Guillonne aurait dû se trouver devant, non ?
Sinon, j'aurais trouvé ça plus logique que Shen passe devant avec Guillonne, comme ça l'ordre hiérarchique est respecté et en plus ils sont deux par deux, au lieu d'entrer par trois ou par quatre.

J'ai bien aimé la bourde de l'impératrice et la réaction de Martinelle.

Pour le vote, c'était parti pour être un "non", jusqu'à ce que
"Néanmoins l’homme à la droite de l’Impératrice élevait déjà son poing, et son voisin fit de même."
Donc les clanerets attendaient de voir si les deux hommes à droite de l'impératrice étaient d'accord ? Qu'est-ce qui a décidé les deux hommes en question ? Est-ce qu'ils sont télépathes ? Est-ce qu'ils voulaient voir la réaction de Martinelle ? Est-ce qu'ils voulaient juste montrer que c'est eux qui décident ? En vrai cette dernière option me semble la meilleure, étant donné que "Si Paneb avait voulu organiser un vrai vote de protestation, il l'aurait fait".

Je poursuis dans mes suppositions : l'impératrice est vieille, confuse, elle pourrait bientôt mourir. Shen est, selon mes souvenirs, le petit-fils adoptif de l'impératrice, et il vient d'un clan ennemi. Donc mon hypothèse c'est que le père adoptif de Shen (fils et héritier de l'impératrice) a un frère qui aimerait bien l'évincer pour récupérer le trône. Ou alors que c'est le frère adoptif de Shen (et donc petit-fils biologique de l'impératrice) qui s'estime menacé par Shen.
D'ailleurs, c'est marrant, l'un des arguments de Paneb c'était "on va quand même pas laisser l'un des nôtres partir à l'étranger ! vous êtes pour ou contre ?" et tout le monde a dit "tkt on est pour, dégage Shen".

Par contre je suis d'accord avec le Diable, le titre du chapitre est perché.
Arnault Sarment
Posté le 11/11/2024
Tu es décidément observatrice !

La remarque de l'ambassadeur Durillon ne porte pas sur l'ordre de préséance directement : oui, si Barnabette (troisième princesse dans la ligne de succession) était à la place de Martinelle (quatrième), Guillonne (première) passerait devant quand même. Sauf que... Sauf qu'à la base Guillonne n'était pas du tout censée venir en Verlande ! Dans un chapitre précédent, Ulrine a révélé qu'à la base Barnabette était celle qui aurait dû épouser Shen et Hori. Du coup comme Barnabette est une Mandar, ça n'aurait eu aucune utilité d'envoyer Guillonne de Mandar là-bas. Ludova n'a "incrusté" Guillonne au voyage que pour surveiller Martinelle (qui est issue de sa famille ennemie, les Figuette. Donc Durillon dit qu'à la base il n'était censé y avoir que 3 personnes et pas 4.

Et oui ç'aurait été une solution que Shen passe devant au bras de Guillonne, avec Hori et Martinelle à l'arrière. Sauf que... Sauf que Shen est censé être fiancé à Martinelle quand même, donc ç'aurait fait jaser qu'il entre la tente impériale au bras d'une autre femme (question de bon goût). Sans compter que ç'aurait été un peu humiliant pour sa future épouse aussi...

Pour le comportement bizarre des clannerets lors du vote, une de tes hypothèses est la bonne. Tu auras la réponse dans un des chapitres suivants, bravo !

L'impératrice Ankhti est une vieille carne mais ce genre de personne vit toujours plus vieux qu'on ne le voudrait. Il y a très certainement des embrouilles en termes de succession en Verlande mais il ne faut pas oublier que c'est une aristocratie élective : l'empereur/impératrice est désigné(e) par ses clannerets via un vote. Si querelles de succession il y a, elles concernent surtout les concubines/concubines et nombreux enfants naturels qui voulaient devenir clannerets mais ne le peuvent plus parce que la dernière place a été réservée à... Martinelle ! Il n'y a que cent clannerets par clan (l'un d'entre eux est désigné clanarque, ou empereur dans le cas du clan régnant de la Serpe).

Shen a effectivement un frère adoptif (Nakht de la Serpe). Mais Nahky de la Serpe (le père adoptif de Shen au sein du clan impérial) est décédé à l'époque où commence ce roman... On reviendra là-dessus mais oui, la succession d'Ankhti est loin d'être fixée !

Pour le titre... Ouais, c'est tordu. Je manquais d'idées mais c'est pas facile de trouver un jeu de mots pour chaque chapitre. ^^
blairelle
Posté le 11/11/2024
OK !
Pour le protocole, c'est bizarre de dire "il n'a pas été mis à jour depuis Barnabette" étant donné que ce n'est pas le changement Barnabette -> Martinelle qui bouscule le protocole, c'est l'arrivée de Guillonne...

Et pour la place d'empereur / impératrice : si je comprends bien, le clan impérial est désigné par vote par les clanarques, puis dans chaque clan, à la mort du clanarque, le clanarque successeur est désigné par vote par les clannerets ?
Arnault Sarment
Posté le 11/11/2024
Il y a cent clans. Chaque clan de cent personnes élit son clanarque. À peu près tous les cent ans, les cent clanarques se réunissent pour voter et décider entre eux quel clan va devenir le clan impérial au-dessus des autres. Une fois désigné comme tel, le clanarque de ce clan devient automatiquement empereur / impératrice et ses clannerets obtiennent le droit de s'appeler princes / princesses.

Et oui c'est Guillonne qui chamboule tout mais parler de Barnabette (qui n'est pas là) c'est plus poli que de dire "c'est l'autre Guillonne qui m'a tout chamboulé ma jolie préparation". D'autant que Guillonne est juste à côté. L'ambassadeur Durillon évite d'offenser inutilement les gens. ^^
blairelle
Posté le 11/11/2024
OK !
Le Diable
Posté le 18/10/2024
J'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé de poux dans ce chapitre. Le protagoniste polyglotte passe aisément de l'ondéen au verlé (et non pas de l'ondée au versé comme le voudrait la correction automatique qui pour le coup cherche des poux).
Arnault Sarment
Posté le 18/10/2024
Ma tendance à faire des jeux de mot dans les titres scellera ma perte ! Ici "poux / dépouiller" fait tout simplement référence au dépouillement des voix lors du vote. C'est capillotracté, j'en conviens ; à force de couper les cheveux en quatre, c'est sûr qu'on ne risquait pas d'y trouver des lentes !
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