Chapitre XXI – Faux pas

Notes de l’auteur : en plus de sa langue maternelle (l’ondéen), la protagoniste de ce récit emploie de temps à autres le verlé. Afin de les différencier, les conversations en verlé sont retranscrites en italiques.

Plusieurs tentes de moindre envergure cernaient ce pavillon en guise de transepts. De l’une d’elle s’échappait une voix monocorde et inflexible qu’elle reconnut :

« Et un, et deux, et trois, et quatre… Brisé, balancé, ballonné ! Et un plié pour le saut de chat. On reprend !

— Encore des hommes ! C’est une infestation », s’essoufflait Morgane non loin.

Médusée, Martinelle s’approcha de l’embrasure. Plusieurs jeunes gens fins, à l’air concentré, tentaient de reproduire des mouvements de danse. Tous portaient des pantalons fins et cintrés, qui s’arrêtaient aux chevilles, et des chemises à manches courtes. Un tomahawk pendait à leur ceinturon. C’étaient des séides du clan de la Hache, attentifs aux instructions de leur professeur : l’immonde Hori qui, devant eux, surveillait la chorégraphie. Ses bras effleuraient les poignets du prince Shen, qu'il dirigeait tel un pantin.

« Garde la tête droite », pesta‑t‑il.

D’une synchronisation parfaite, ils exécutèrent plusieurs pas légers et virevoltants. Les deux clannerets semblèrent s’envoler puis atterrirent avec grâce, presque collés l'un à l'autre. Serpe en main, le prince avait décrit un arc de cercle meurtrier durant son mouvement. Le corps disgracieux du clanarque s’animait avec une vitesse et une précision inhumaines, modelait la chair de Shen à son bon vouloir.

Martinelle se sentit stupide. Elle savait bien sûr que les arts martiaux étaient nés en Verlande, et que ses habitants ne faisaient aucune distinction entre danse et combat. Pourtant à aucun moment elle n'avait soupçonné la moindre dimension esthétique dans ces entraînements prodigués par Hori. Il y avait quelque chose d’indécent à voir ce faquin exécuter de si belles figures.

D’un renâclement, il jugea la performance du prince satisfaisante. Ce dernier fut libéré de cette emprise invisible. Lorsqu’il aperçut Martinelle en arrière‑plan, il s’illumina :

« Mademoiselle, quelle heureuse surprise ! Vous vous joignez à nous ? »

Les cuisses de celle‑ci tremblotaient. Rarement s’était‑elle retrouvée moins en état de danser. La peau ambrée du demi‑dieu ruisselait d’effort. Son bleu avait déjà disparu. Tandis qu’il la rejoignait sur le seuil, la clarté de midi enflamma cette fine pellicule d’eau, qui prit alors une consistance d’or liquide. Ses muscles sans défaut, ses cheveux d’ébène, ses yeux perle, tout en lui brillait. Elle repensa aux tableaux licencieux qui avaient hanté ses nuits à l’Amplair et se força à fermer la bouche. Elle se sentait comme une petite fille fascinée par le feu, curieuse de le toucher quitte à y perdre une main.

Toutefois Hori ne s’embarrassa d’aucun scrupule pour faire claquer ses doigts à l'oreille de Shen, et feuler :

« Reviens‑là. L’entraînement n’est pas terminé.

— Mais c’est toi qui voulais la voir, se plaignit son élève. Maintenant qu’elle s’est déplacée, tu ne vas quand même pas la faire attendre ! »

Elle échangea avec sa moniale une moue dégoûtée. Ainsi en était‑il réduit à utiliser Shen pour la convoquer ! Martinelle s’apercevait seulement maintenant qu’une légère bosse dépareillait la nuque d’Hori, et qu’une scoliose voutait sa colonne vertébrale. Les costumes à larges épaulettes et haut col dont ils ne se dépareillait jamais trouvaient donc leurs explications. Et c’était sans compter ses membres bizarrement gonflés, disproportionnés et couverts de poils drus. On l’aurait volontiers comparé à un chimpanzé pataud, engoncé dans un costume étouffant et forcé à danser la gigue pour quelque cirque.

« Je gage que la Hache a pour moi des informations de la première importance, persifla‑t‑elle. Ma sœur, sortez d'ici et faites donc la conversation au prince. Parlez‑lui de théologie, ces choses‑là l’intéressent… Je dois m’entretenir avec le clanarque. Seule.

— Par les Quatre, s’exaspéra Morgane. Je vous rappelle qu’un tueur rôde toujours !

— Et quelque chose me dit que notre bien‑aimé Hori tremble tout autant que moi. Messire, dépêchez‑vous ! On ne fait pas attendre une jouvencelle.

— Dix minutes de pause », maugréa le chorégraphe pour se redonner une contenance.

Ses protégés retirèrent leurs ballerines et s’éclipsèrent à contrecœur, en compagnie de Shen et Morgane. Tous jetaient en arrière des regards curieux ou appréhensifs. Leurs murmures se dissipèrent tandis qu’Hori tirait les rideaux pour plonger la salle dans une semi‑pénombre. Seule sa hachette étincelait encore sur sa ceinture. Martinelle songeait seulement maintenant qu’elle venait de s’isoler dans un lieu clos avec un homme armé. Toutefois la colère semblait occulter toute prudence de sa part. Si son audace dépassait celle de son adversaire, celui‑ci hésiterait trop longtemps pour tenter quoi que ce fût. Et en vérité les gestes parasites d’Hori trahissaient sa nervosité grandissante.

« Alors, messire ? »

Sans réussir à soutenir son regard, il passait sa main velue devant sa bouche, cherchait ses mots. Il finit par demander :

« Avez‑vous essayé d’enrayer notre union ? »

Martinelle accusa un hoquet de surprise :

« Vous le saviez ?

— Un conseil : la prochaine fois que vous souhaitez discuter d’un sujet confidentiel avec l’ambassadeur, évitez de réclamer un lieu clos à la tombée de la nuit. Cela ne fait que renforcer les suspicions. »

Elle serra les poings sur son éventail. Qui de Guillonne ou de Durillon l'avait dénoncée ? Tout au long de la soirée, ils avaient supplié Martinelle de renoncer à ce complot et de ne point faire de vagues. Puisqu’elle leur avait donné satisfaction, pourquoi auraient‑ils ébruité son projet bancal ? S'étaient‑ils imprudemment entretenus avec un Verlandais ? Non, une telle trahison n'avait aucun sens. Quelqu'un avait dû les écouter ce soir‑là, derrière la toile de jute.

Hori, soucieux, guettait sa réaction :

« N’avez‑vous rien à dire ?

— Pourquoi en jeter plus ? Puisque vous avez mes aveux, je vous adresse les félicitations que vous sembliez attendre… Vous m'avez admirablement piégée dans votre enfer conjugal, messire. Je ne puis m'en libérer. Cependant je me devais d’essayer, par pur acquis de conscience. Puis‑je partir ?

— Non. Nous n’en avons pas fini, commanda‑t‑il.

— Vous ne désirez tout de même pas des excuses ?

— Des explications. Pourquoi diable cherchez‑vous à vous libérer de nos vœux ?

— Plaisantez‑vous ? Sitôt que nous nous sommes connus, vous vous êtes comporté de la plus inqualifiable des manières…

— Avec Ulrine de Mandar, ou votre demi‑sœur… Nakht, peut‑être. Pas avec vous. »

L’incompréhension sur son visage valait bien celle de Martinelle. Il la contemplait comme un chien penaud. Avait‑il sombré dans la folie, pour s’imaginer en fiancé idéal ?

« Vous savez fort bien que vous m’avez manqué de respect, pesta‑t‑elle. Sur le bateau, vous avez touché ma main sans permission…

— Réaction impulsive… que j’ai déjà payée par une humiliation bien plus grande, ruminait‑il.

— Et vous m’avez menacée ! Lors de notre première rencontre, vous avez promis de… me féconder. »

La pudeur avait rabattu le mot « engrosser » au fond de sa gorge. Hori, qui venait de croiser les bras, pérora :

« La loi de votre pays précise clairement qu’un mariage doit être consommé, au moins une fois. Et son intérêt principal demeure la production d’héritiers. De ce fait, il ne me paraît pas déraisonnable de désigner les choses comme elles sont.

— En Verlande, peut‑être. En Orgélie, il y a des choses qui… ne se disent pas en public.

— Quelle malhonnêteté ! C'est donc le simple fait que j’en aie parlé qui vous rebute à ce point ?

— Non, l’acte tout autant, lui lâcha‑t‑elle à la figure. Puisque vous tenez à parler crûment, la seule idée de partager un lit avec vous me débecte.

— Est‑ce la bosse ?

— Comment ?

— Ma bosse, articula Hori. C’est ce qui vous dérange ?

— NON, cria‑t‑elle. Espèce d’imbécile ! Combien de fois devra‑t‑on vous l’expliquer ? Vous êtes arrogant, agressif, aigri. C’est de laideur intérieure dont il est question ici. »

Pour toute réponse, le clanarque fit rouler ses yeux vers le haut de la tente. Martinelle aurait pu l’étrangler. Quoi qu’elle fît, quoi qu’elle dît, Hori la toiserait toujours.

« Vous souhaitez sécher la nuit de noces. Soit, soupira‑t‑il alors qu’il haussait les épaules. Mais dans ce cas, quel est votre plan ?

— Pardon ?

— Que ferez‑vous, lorsque les espions de la duchesse de Mandar colleront leurs oreilles aux portes de la chambre nuptiale ? Lorsqu’elle ne trouvera nulle tache de sang sur les draps ? Ludova n’hésitera pas à vous traîner par les pieds devant le tribunal ecclésiastique. Je vous imagine déjà, nue et tremblante devant les yeux affamés des jurés… Que vous aurez l'air maligne lorsque les boréoles vous tripoteront l'hymen, avec leurs doigts fripés ! Une fois votre virginité établie, l'Orgélie entière saura le peu de cas que les Figuette font des sacrements maritaux… et reprendra ses incessants débats concernant votre date de conception, sur laquelle votre mère ment depuis des années. Afin de ne pas contrevenir à la légalité, je vous enjoins donc à consommer cette union. »

Le duvet des avant‑bras de Martinelle se hérissa. Hori s'abaissait à des extrémités plus abjectes qu’elle ne l'avait anticipé. Elle pouvait excuser bien des offenses envers son honneur, mais pas envers celui de sa famille. Ce n'était pas à ce paltoquet de statuer sur la crédibilité morale et politique des Figuette. Cependant elle ne trouvait rien à répliquer à ce raisonnement hideux, et dut ravaler sa voix pour ne point hurler :

« Puisque ma vertu doit m’être retirée, Shen me paraît bien mieux indiqué pour cette tâche.

— Vous prenez pour acquis bien des choses, et risquez d’être déçue.

— Que me contez‑vous là ? Le prince me paraît en parfaite santé.

— Il ne s’agit pas tant de pouvoir vous déflorer que de le vouloir. Toutefois je ne m’étendrai pas sur sa vie privée. Toujours est‑il que je le connais depuis bien plus longtemps que vous. Pour le bien de tous, il est préférable que je me charge de la basse besogne.

— Quel toupet, s’enorgueillit Martinelle. Que faites‑vous de mon propre vouloir, messire ? Et que savez‑vous des affaires de cœur ? Vous n'avez pas même la politesse d'être attirant, avec votre faciès de crouton ramolli !

— Que Son Altesse Royale soit rassurée, la railla Hori. L’idée de passer une nuit avec Elle me dégoûte tout autant.

— Tiens donc ! Vous m’aviez pourtant assuré l'autre jour que je vous étais indifférente.

— C’était une erreur, d’autant plus troublante que je me fais d’habitude une opinion fort rapide d’autrui. Je n’avais pas mis les mots sur le malaise que vous m'inspiriez. Or à présent je sais ce qui me déplaît en vous. »

Elle éclata d’un rire jaune, mais il persista dans sa critique :

« Pour ainsi dire, vous exsudez la lâcheté caractéristique de ceux qui se mentent à eux‑mêmes, autant qu’ils mentent aux autres. Votre hypocrisie, votre expertise dans le léchage de bottes, votre façon de jouer sur les mots me hérissent. Plus encore je méprise votre désir pusillanime de plaire à tout le monde, même aux êtres les plus vils… et pour lesquels vous transigez jour après jour sur vos prétendus principes. Qui pourrait se sentir en sécurité à vos côtés ? Vous ne croyez en rien, et cette vacuité ressort en vous. »

Cette fois‑ci le sang de Martinelle avait bouilli. Plus que tous les outrages précédents, cette remarque la transperçait en plein ventre. Non, Hori n’avait pas le droit de dire ça. Il ne savait pas ce que c’était de grandir dans le climat délétère de l’Amplair, de côtoyer une belle‑famille capable de vous sourire par devant tout en vous poignardant par derrière, de devoir séduire des gens repoussants pour subsister, d’accepter une demi‑existence dans l’ombre pour le bien d’un frère appelé à régner, de cacher ses sentiments à soi‑même autant qu’à autrui, d’enfouir jusqu’à son identité au fond de cette fosse d’aisance qu’on appelait l’État. Il n’en savait rien.

La poitrine de Martinelle se souleva tandis que sa voix, rauque et blanche, s'improvisait une dignité :

« Votre prévenance force l’admiration, messire… Toutefois, je ne changerai pas mon cap. Shen et moi formerons un ménage heureux, et je veillerai à vous écarter autant que possible de notre vie.

— Si toutefois vous y parvenez », bailla Hori qui s’éloignait déjà.

Sa démarche nonchalante ranima une boule de fureur dans la gorge de Martinelle. Il lui tournait désormais le dos pour ranger ses chaussons dans une armoire en bambou. Non, elle ne le laisserait pas s’en tirer à si bon compte. Il fallait lui rendre la pareille. Aussi s’approcha‑t‑elle de lui. Puis, par‑dessus sa bosse, elle murmura ces mots doucereux :

« Puisque nous allons être mari et femme… Permettez que je pose, à mon tour, une question pertinente. Préféreriez‑vous coucher avec Shen ? »

Le clanarque fit volte‑face. Il faillit la percuter dans son élan. Pourtant elle se refusa à reculer. La face blême du précepteur s’était déformée en une grimace, et il ne réussit à formuler qu’un ordre lapidaire :

« Vous devriez partir. »

Elle fit un pas en avant et se colla à lui, poitrine contre poitrine. Ainsi percuté, le clanarque s’ébroua comme un chat aspergé d’eau froide. Il la dépassait d'une tête, mais ses yeux ambrés et globuleux roulaient dans ses orbites. Pour ne lui laisser aucune échappatoire, Martinelle plaqua ses mains sur le meuble, au‑dessus de ses épaules. Et, après lui avoir effleuré le cou des lèvres, elle chuchota :

« Quelle possessivité pathétique ! Vous le gardez sous votre coupe, comme ces felnes que vous élevez pour la monte…

— Dégagez, l’avertit Hori entre ses dents.

— Car c’est de jalousie dont vous souffrez, n’est‑ce pas ? Je vois votre jeu et relance, messire. Le prince éprouve de doux sentiments à mon égard. Je gage qu’il accomplirait de bonne grâce ses devoirs conjugaux… Allons, ce n’est pas parce qu’il s’est refusé à vous qu’il doit se faire moine !

— Fous le camp d’ici, s’enroua‑t‑il.

— Depuis combien de temps rêvez‑vous de l'enfourcher ? Votre main s’est‑elle égarée, en ajustant ses poses ? Vous aviez, voyons… quinze ans lorsque vous l'avez rencontré ? Et lui douze. Bien assez d'ascendant, donc, pour dévoyer cet élève qui vous vénérait tel un père. »

Elle ne sentit pas le poing surgir entre ses avant‑bras. Les arts martiaux avaient imprimé en Hori de vieux réflexes, ainsi qu’une prodigieuse rapidité. Ses phalanges s'écrasèrent sur la joue de Martinelle, qui, repoussée en arrière, piétina le pan de sa propre robe. Dans un cri ravalé, elle chuta sans grâce. Le haut de sa tête percuta un banc.

Ensuite elle perdit quelques secondes d’existence.

Lorsqu’elle reprit connaissance, allongée sur le flanc, une confusion de sons étouffés et d'images floutées l'assaillit. Elle était trempée. Quelqu'un la soulevait. Son nez renifla l'eau de fleur d’oranger qu'affectionnait Shen. Une femme, ruisselante d’eau et de sueur haineuse, hurlait non loin. La terre battue, transformée subitement en boue, s'élevait de toute part.

« Laissez‑le‑moi l'étriper, s’époumonait Morgane. Bande de satyres ! Il a essayé de la tuer !

— Vous saignez, s’écria le prince. Ne bougez pas, mademoiselle ! »

La religieuse était assise à califourchon sur le corps d’Hori, qui gisait comme assommé. Elle avait tenté de le noyer dans la mare qu’elle avait elle‑même crée, à même le sol de la tente. D'une main, elle brandissait son surin. De l'autre, elle tenait la hachette arrachée au ceinturon de sa victime. Elle aurait pu l'abattre en plein sur sa figure si cinq danseurs affolés n'avaient pas retenu ses bras. À l’extérieur, d’autres Verlandais se précipitaient à grands cris pour assister au combat. Morgane luttait comme un beau diable pour conserver ses armes. On les lui arracha. Dépitée, elle tenta alors d'enfoncer ses ongles dans les yeux du clanarque. Là encore il fallut la maintenir.

Martinelle tâta sa pommette et l’arrière de son crâne, qu’elle découvrit humides et tendres. La veille, lorsque Hori lui avait tendu une main pleine de sang, l'odeur plombée l'avait fait défaillir. Pourtant la couleur écarlate de ses propres doigts ne lui inspirait aujourd'hui aucun effroi. Tandis qu'elle les contemplait, formes et couleurs tanguaient dans son champ de vision en étoiles filantes. Mieux, elle riait de sa propre pusillanimité.

« Elle délire, conclut Shen. Trouvez un médecin, vite ! »

L’ironie de cette situation prêtait pourtant à sourire. C'était Hori qui avait enfreint les lois de l'empire, attenté à la dignité du royaume d’Orgélie, frappé une invitée diplomatique… Pourquoi s’inquiétait‑on pour Martinelle ?

Elle venait de gagner.

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blairelle
Posté le 12/11/2024
Au secours, plein de nouveaux chapitres !

Par contre si le truc que cache Shen, c'est juste qu'il est homo... je serais déçue.
Mais ça pourrait expliquer pourquoi quelqu'un s'est arrangé pour intégrer Hori au mariage plutôt que Nakht.
Arnault Sarment
Posté le 13/11/2024
Oui, j'ai vu que tu en lisais beaucoup d'un coup donc je me suis dit "oh et puis zut, battons le fer tant qu'il est chaud."

Quant à Shen... On verra ce que tu penses de ses motivations vers la fin du roman. ^^
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